Nouvelles Extraordinaires – Cervantès
Nouvelles Extraordinaires – Cervantès
Ref.: FA8077

LU PAR MICHEL BOUQUET

MICHEL BOUQUET

Ref.: FA8077

Label : Frémeaux & Associés

Durée totale de l'œuvre : 1 heures 15 minutes

Nbre. CD : 1

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Présentation
Miguel de Cervantès (1547-1616) publie en 1613 le recueil de “Nouvelles Extraordinaires” dont sont tirées “Le licencié de verre” et “La force du sang”. C’est alors un homme usé et fatigué par la vie d’aventures qu’il a mené.
Cet ancien soldat reconverti dans l’écriture, auteur du premier best-seller de l’histoire de la littérature, “L’Ingénieux Hidalgo don Quichotte de la Manche”, livre dans ces nouvelles une véritable leçon d’écriture, alliant l’humour froid et la critique politique, mêlant dans son texte toutes les facettes de son génie littéraire.
C’est Michel Bouquet qui conte l’histoire de ces héros.
Le comédien, dont l’immense talent de narrateur ne pouvait que servir une incroyable histoire, offre une vision du récit probablement très proche de l’idée de Cervantès, car, comme il le dit lui même, “Je demande toujours aux personnages de jouer pour moi, ils le font tellement mieux”.
Claude Colombini-Frémeaux

Droits : Frémeaux & Associés en accord avec l'INA (Institut National de l'audiovisuel). (Collection enregistrements historiques de la radiodiffusion publique Française).
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Presse
TROIS QUESTIONS A… PATRICK FREMEAUXPDG de Frémeaux & Associés, Patrick Frémeaux défend le patrimoine sonore, dont il édite, depuis dix ans, les perles rares, une démarche à la fois commerciale, politique et culturelle.Qu’est-ce qui vous a amené à vous intéresser aux archives sonores ?Ce qui m’intéresse, c’est le contenu culturel qui existe dans le patrimoine sonore. A cause de la prééminence de la télévision et de l’écrit, tout ce qui touche à l’oralité a été largement mis à l’écart, y compris de la commercialisation. Notre démarche découle donc d’un double souci : mettre à la disposition du public des enregistrements qui ont un caractère historique et culturel fort, et défendre l’oralité comme mode de transmission des savoirs, de la réflexion et de l’émotion. Il me semble important que les discours de Blum ou du Général de Gaulle, mais aussi la lecture de L’Etranger par Camus soient disponibles dans toutes les médiathèques et vendus dans le monde entier.Comment envisagez-vous vos relations avec l’INA ?Contrairement à d’autres établissements publics, l’INA a parfaitement compris la synergie possible avec une société privée comme la nôtre. La diffusion des archives sonores est l’une des bases de la conservation du patrimoine, et la coordination entre l’INA et Frémeaux & Associés permet de dépasser le simple rôle de conservation pour s’engager dans un rôle muséographique orienté vers le grand public. L’opposition public-privé me semble d’ailleurs bien dépassée, particulièrement dans l’audiovisuel. Qui dit société privée ne dit pas forcément recherche de rendement économique immédiat. Pour notre part, contrairement à ce qui se pratique en général dans le milieu de l’édition, nous amortissons nos produits sur la longue durée.Quels sont vos projets pour 2003 ?Avec l’INA, nous préparons actuellement un coffret consacré à Françoise Dolto et une anthologie de la philosophie en cinq ou six CD, qui permettra d’entendre Sartre, Merleau-Ponty, Bachelard, Jankélévitch, Althusser ou Bergson. Ils expliquent eux-mêmes les notions dont ils ont été les créateurs ou les promoteurs. Ces sont des documents historiques extraordinaires, une remarquable vulgarisation de la pensée française, et c’est aussi une grande première mondiale. Parallèlement, nous produisons aussi des entretiens avec des personnalités importantes d’aujourd’hui. Nous préparons ainsi un disque d’entretiens avec Claude Bolling, qui racontera sa rencontre avec Duke Ellington, et un autre consacré aux relations entre l’humanitaire et le politique, avec Hubert Védrine et Rony Braumann. »LETTRE DE L’INA
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 L'institut national de l'audiovisuel L’Institut national de l’audiovisuel (INA) est un établissement public français à caractère industriel et commercial, responsable de l’archivage des productions radiophoniques et audiovisuelles françaises à l’instar de la bibliothèque nationale de France (BNF) pour le livre.Pour financer ses activités l’Ina commercialise son fonds auprès des médias et perçoit une partie de la redevance audiovisuelle. La phonothèque de l’Institut national de l’audiovisuel conserve, restaure et met en valeur les archives de la radio publique depuis 1933. Ces archives constituent la mémoire sonore de l’histoire radiophonique contemporaine.L’INA (dirigé depuis 2001 par Emmanuel Hoog) et Frémeaux & Associés assurent en partenariat, une politique de sauvegarde patrimoniale et de mise à disposition du public des lectures, entretiens, œuvres sonores, dont l’intérêt culturel et historique dépasse l’histoire de la radiophonie pour révéler celle de l’oralité.Claude Colombini-FrémeauxDes cylindres aux CDDès qu’il en a eu la possibilité technique, l’homme a adoré s’enregistrer ! Sur un cylindre de 1891, Gustave Eiffel a saisi les pépiements de ses enfants. L’universitaire Ferdinand Brunot (1860-1938), lui, s’est consacré aux anonymes : en 1911, il crée les Archives de la parole et, financé par Emile Pathé, projette de constituer un atlas linguistique phonographique. Sillonnant les routes de France dans une limousine de 30 CV, il s’arrête dans les villages des Ardennes, du Berry ou de Bretagne pour recueillir ce qui doit être gardé : voix de paysans ; expressions de patois, récits de vie, musiques traditionnelles et sons des terroirs. Ce sont les plus vieux enregistrements de terrain effectués sur des disques plats de 25 centimètres de diamètre. Le disque 78 tours connaîtra une deuxième génération dans les années 20, bénéficiant des bienfaits de la « fée électrique ». Les labels et les répertoires peuvent alors se multiplier. Les initiatives aussi. La firme Pathé invite les hommes politiques à venir  enregistrer leurs grands discours devant le micro. Paul Deschanel, président de la Chambre des députés en 1914, grandiloquent comme ce n’est plus permis, est au bord de l’apoplexie quand il salue les soldats de 1914 qui « offrent leur vie gaiement. A la française ! ». Les années 30 constituent un tournant : une quinzaine de stations de radio peut être enregistrée à partir de 1933. L’INA conserve 276 000 de ces disques d’enregistrements radio effectués entre 1933 et le seuil des années 50. Mais c’est après guerre que les améliorations seront les plus spectaculaires, et permettront le développement et la diversification des genres phonographiques. Au mitan du siècle, la bande magnétique encourage l’archivage et, en 1953, les journaux parlés font l’objet d’enregistrements réguliers. Ce ne sont pas forcément les documents les plus anciens qui sont les plus fragiles. Des cylindres de 1910 sont parfois plus lisibles que des bandes magnétiques deuxième génération des années 80. » Télérama.« Le tout-archives auguré par l’ère numérique est à double tranchant. (…) Aujourd’hui, la technologie incite à tout garder, quelle que soit la nature de l’objet concerné. Jadis fruit d’un effort, de nos jours évidente et presque automatique, la conservation ne vient plus consacrer une valeur établie par ailleurs ; à la limite, elle prétend même la lui octroyer après coup par son geste. (…) Puisque tout est conservable, tout est à conserver. (…) Tout est archives. Tout fait mémoire. » Emmanuel Hoog, Mémoire année zéro, 2007, Paris, Le Seuil.
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Deux textes que vous découvrirez peut-être ou que vous redécouvrirez. Dans les deux cas, le plaisir sera immense. L’écriture est celle d’un géant de la littérature espagnole. La lecture par Michel Bouquet ajoute une note indéniable au plaisir de l’écoute. Les deux héros de ces deux courtes nouvelles en sont presque réel tant on se laisse prendre par ce moment de magie contenu dans ce CD. A ne pas manquer. M.L. VIALLARD – PUBLICATION MEDECINE
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Arrêtons nous sur la première des deux nouvelles : « Le licencié de verre ». Rodaja, jeune homme misérable, n’a qu’une obsession : apprendre. Deux gentilshommes, étudiants à Salamanque, l’ayant croisé en chemin, lui proposent de le prendre à leur service et de financer ses études. Pris en charge durant trois ans, notre héros se laissera tenter par un grand périple qui le conduira en Italie et en Flandres. A son retour, une femme, objet de toutes les convoitises masculines, succombe à son charme et à son intelligence. Rodaja reste impassible. Elle tente alors de le rendre amoureux par un mets qui manque de le faire mourir : au sortir d’un long coma, notre héros se croit en verre. Il est inapprochable. Plus : infréquentable. L’homme fragile ne cesse de dire ses quatre vérités au monde…Cette nouvelle, composée avec maestria, est une fable que sert merveilleusement le talent de Michel Bouquet qui donne au regard de Cervantès sur le monde, à sa phrase, la puissante avidité du buvard.J.S. - LIRE
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Lu par Michel Bouquet. Enregistrement de 1956. Tirés du recueil Nouvelles extraordinaires, ces deux textes courts de Cervantès brillent par leur ingéniosité, leur humour froid et l’expression de la critique politique. La voix de Michel Bouquet sait rendre aux héros leur grandeur et leur complexité. Un livret de douze pages vient remplacer les nouvelles dans leur contexte. Un bel ouvrage publié par Frémeaux et Associés. Lucas FALCHERO - LA REVUE DES MEDIATHEQUES ET DES COLLECTIONS MUSICALES
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Liste des titres
  • Piste
    Titre
    Artiste principal
    Auteur
    Durée
    Enregistré en
  • 1
    Par une Matinée d'été, deux jeunes gentilshommes…
    Michel Bouquet
    Miguel de Cervantès
    00:04:58
    2003
  • 2
    Sancho prit congé d'eux…
    Michel Bouquet
    Miguel de Cervantès
    00:06:18
    2003
  • 3
    De là il se rendit en Sicile…
    Michel Bouquet
    Miguel de Cervantès
    00:02:57
    2003
  • 4
    Au moment où Sancho prenait ses licences…
    Michel Bouquet
    Miguel de Cervantès
    00:05:43
    2003
  • 5
    Bientôt les polissons l'entourèrent…
    Michel Bouquet
    Miguel de Cervantès
    00:03:42
    2003
  • 6
    La nouvelle de l'étrange folie de Sancho…
    Michel Bouquet
    Miguel de Cervantès
    00:07:07
    2003
  • 7
    Sancho resta plus d'une année…
    Michel Bouquet
    Miguel de Cervantès
    00:04:18
    2003
  • 8
    Par une nuit des plus chaudes de l'été…
    Michel Bouquet
    Miguel de Cervantès
    00:03:53
    2003
  • 9
    Rodolphe, cependant, usant de prudence et de ruse…
    Michel Bouquet
    Miguel de Cervantès
    00:05:15
    2003
  • 10
    La réponse que fit Rodolphe…
    Michel Bouquet
    Miguel de Cervantès
    00:03:54
    2003
  • 11
    Léocadie resta seule…
    Michel Bouquet
    Miguel de Cervantès
    00:04:23
    2003
  • 12
    Mais au bout de quelques mois…
    Michel Bouquet
    Miguel de Cervantès
    00:07:31
    2003
  • 13
    Surprise à ces propos, Dona Estefania…
    Michel Bouquet
    Miguel de Cervantès
    00:02:59
    2003
  • 14
    Le courrier arriva à Naples…
    Michel Bouquet
    Miguel de Cervantès
    00:04:30
    2003
  • 15
    La mère de Rodolphe fut enchantée de sa réponse…
    Michel Bouquet
    Miguel de Cervantès
    00:03:25
    2003
  • 16
    Ces amères nouvelles arrivèrent…
    Michel Bouquet
    Miguel de Cervantès
    00:04:52
    2003
Livret

NOUVELLES EXTRAORDINAIRES cervantes

NOUVELLES EXTRAORDINAIRES
cervantes
le licencié de verre - la force du sang
Lu par Michel BOUQUET
(Enregistrement de 1956)
Cervantès et “Le Licencié de verre”
Miguel de Cervantès Saavedra naît en Espagne le 29 septembre 1547, dans la région de Castille, à Alcala de Henares. Son enfance, qu’il passe dans sa famille, entouré d’un père chirurgien et de ses nombreux frères et sœurs, est heureuse.  Encore étudiant à Madrid et se sentant capable d’embrasser une carrière d’homme de lettres, il publie en 1568 quelques poèmes à la mémoire d’Élisabeth de France, alors Reine d’Espagne. Le faible succès de cette publication l’abat et il décide, l’année suivante, de partir pour Rome, où il entre au service du Cardinal Giulio Acquaviva.  Mais, avide de gloire et de renommée, il préfère bientôt rejoindre un régiment de l’armée espagnole, en poste à Naples. Après deux ans d’entraînement et de quelques missions peu valorisantes, il participe en 1571 à la célèbre bataille navale de Lépante, qui opposa les Espagnols aux Turques. C’est au cours de cet affrontement qu’il est blessé, perdant son bras gauche, happé par un boulet de canon. Cette terrible blessure lui valut dans les rangs de l’armée le surnom de “Manchot de Lépante”. C’est d’ailleurs quatre ans plus tard, après avoir quitté les armes, et en voguant vers l’Espagne que Miguel de Cervantès est capturé par des pirates de Barbarie. C’est donc en qualité d’esclave qu’il est emmené en Algérie, où il passe cinq ans, malgré plusieurs tentatives pour recouvrer sa liberté. Enfin, ses parents et amis parviennent à rassembler le montant de la rançon demandée par ses ravisseurs, et c’est un Miguel de Cervantès libre mais prématurément usé qui rentre enfin chez lui, après onze ans d’absence.  A trente-trois ans, Cervantès regagne donc l’Espagne. Pourtant, malgré la renommée qu’il avait acquise au service de l’armée et pendant sa détention, il ne peut trouver un emploi, chacun refusant d’engager un infirme.  Pour subsister, il doit retrouver ses premières amours, et se consacre exclusivement à sa nouvelle vocation d’écrivain populaire. Entre 1582 et 1585, il est d’une incroyable productivité, rédigeant à une allure folle poèmes et pièces de théâtre, qui lui valent d’être admis dans les cercles littéraires de Madrid, où il a décidé de vivre. Malheureusement, ces écrits ont presque tous disparu aujourd’hui, à l’exception notable d’un roman pastoral, “La Galatée” publiée en 1585. Malgré de relatifs succès, Cervantès ne peut encore vivre de sa plume. Il épouse donc en 1584 la fille d’un riche propriétaire d’Esquivias, dona Catalina de Palacios y Vozmediano. Ce mariage lui vaut des faveurs par son beau-père, dont il hérite de certaines tâches, notamment administratives. C’est ainsi qu’il se retrouve responsable de l’approvisionnement des troupes de la Flotte de l’invincible Armada, ou, quelques années plus tard, de la collecte des impôts. Mais, rapidement soupçonné de détourner à son profit une partie des fonds qui lui sont confiés, il est maintes fois emprisonné et c’est à l’occasion d’un de ses fréquents séjours derrière les barreaux qu’il commence à concevoir son œuvre majeure et magistrale. Et c’est ainsi qu’il imagine peu à peu le sort d’un homme qui, allant de désillusions en désillusions et menant une vie sordide et misérable entre Madrid et Séville, se persuade d’être un chevalier errant, faisant siens des idéaux de paix, de justice et d’amour.  C’est en 1605 que Cervantès publie un récit de chevalerie qu’il intitule “L’Ingénieux Hidalgo don Quichotte de la Manche”. Le succès est foudroyant, poussant des faussaires à publier dans le même temps trois versions pirates des aventures du Chevalier à la Triste Figure. Malheureusement, poursuivi par la malchance, Cervantès est désigné comme le responsable de ces contrefaçons, et doit répondre de ces chefs d’accusation devant les tribunaux. Désabusé, il se retire de la vie publique et littéraire, vivant des revenus que lui procure le succès jamais démenti de don Quichotte. Il écrit toutefois pendant cette retraite de nombreux autres récits, qu’il publie en 1613, sous le titre des “Nouvelles extraordinaires”. Ce recueil de nouvelles, dont certaines rappellent les romans à la mode italienne, d’autres se rapprochant plus du style romanesque ou fantastique est célèbre encore aujourd’hui, pour la verve satirique et picaresque dont il témoigne. C’est à la veine fantastique du recueil qu’appartient “Le Licencié du verre”, publiée au sein de ces “Nouvelles Extraordinaires”. Les deux dernières années de la vie de Cervantès furent consacrées à la rédaction d’une suite et fin des aventures de don Quichotte, ainsi qu’à la publication de son récit le plus personnel, rédigé sur le ton de la confession, “Voyage au Parnasse”.  Épuisé, il achève deux jours avant sa mort un récit épique de chevalerie, “Les Travaux de Persilès”, puis s’éteint le 23 avril 1616, à l’âge de 69 ans. 
“Le Licencié de verre”
“Le Licencié de verre” est une de ces nouvelles fascinantes que Cervantès publia à la fin de sa vie, en 1613, après huit années de maturation. A travers l’histoire de cet homme qui sombre dans la maladie, Cervantès laisse libre cours à son génie littéraire, usant de ses grandes connaissances médicales, acquises auprès de son père chirurgien, pour mieux livrer le portrait de Rodaja, qui se croit fait de verre.  A travers de multiples changements de rythme tout au long du récit, Cervantès utilise la langue pour pousser son lecteur à réagir aux pérégrinations mentales de son malheureux héros. A ce titre, il est étrange d’observer que les commentateurs font état, chez les contemporains de Cervantès, d’une recrudescence de symptômes comparables chez nombre d’Espagnols qui manifestèrent une névrose similaire à celle décrite dans “Le Licencié de verre”. D’ailleurs, ce sujet est récurrent dans la littérature mondiale, depuis l’Antiquité jusque, plus près de nous, l’ouvrage de A. G. Engstrom paru en 1970, “The Man who thought himself made of glas”. La force du récit de Cervantès n’est cependant pas qu’une simple analyse médicale décrivant les effets d’une psychose, c’est le moyen pour l’auteur de publier une fable, elle-même poussée par une logique intrinsèque. En effet, le héros, à travers son drame personnel, est le vecteur de sentences critiques à l’encontre de sa société, cette société qui ne veut pas le reconnaître, et dont il se refuse à suivre les codes. Naît alors une incompatibilité et une incommunicabilité fondamentales, qui marquent tout le texte. Et c’est de ce sentiment d’isolement que naît la maladie. En effet, Rodaja ressent les premiers symptômes alors qu’il réalise le vide de son existence et sa fragilité personnelle. Le fait de se croire en verre n’est donc chez lui que l’expression de cette terrible peur de soi et de son propre néant. Cervantès, utilisant la maladie de son personnage principal pour critiquer l‘état du monde, porte, par le biais de l’écriture, un regard terriblement lucide et irresponsable, au sens où, faisant parler un homme que chacun s‘accorde à considérer comme fou, il ne saurait être condamné pour les propos qu‘il prête à son héros. “Ainsi, selon Jean Cannavaggio, entend-il dire à chacun sa vérité, une vérité à laquelle n’accèdent que ceux dont Érasme, dans son Éloge de la Folie, exalte la lucidité paradoxale”. Comme avec “Don Quichotte”, Cervantès, dans “Le Licencié de Verre”, démontre qu’il est un homme libre, qui parle à tous les autres hommes libres, dégagés des préjugés de son temps et de tous les temps…
Guillaume LECLERE
© 2006 Frémeaux & Associés / Groupe Frémeaux Colombini SAS 
Michel Bouquet
Michel Bouquet est né en 1925 à Paris. Après avoir tâté de nombreux petits métiers, passant de mécanicien-dentiste à apprenti pâtissier, il se lance dans la comédie en 1947. Dès lors, on peut le voir dans “Monsieur Vincent” de Maurice Cloche, puis l’année suivante dans “Manon” de Henri-Georges Clouzot. Dès lors, sa carrière s’envole. Pris en amitié par de nombreux réalisateurs, il tourne beaucoup, “La sirène du Mississipi” de Truffaut en 1968, “Poulet au vinaigre” de Poiret en 1985, “Tous les matins du monde” de Corneau en 1991, devenant une véritable icône, alliant tendresse et austérité. Il livre ici une vision du “Licencié de Verre” qu’il rend vivante et folle, à l’image du héros que la peur et la maladie mentale submergent. “Je demande toujours aux personnages de jouer pour moi, ils le font tellement mieux” dit de son travail cet acteur simple qui ressuscite par sa seule voix toute l’Espagne du XVIème siècle et c’est tout le fantôme du “manchot de Lépante” qui revit.  
CHRONOLOGIE
1547 Miguel de Cervantès naît à Alcalá de Henares, le 29 septembre. Il est le troisième enfant du chirurgien Rodrigo de Cervantès et de Leonor de Cortinas.
1553 La famille Cervantès s’installe à Valladolid. Mort de Rabelais.
1556 Avènement de Philippe II.
1558 Mort de Charles Quint. Avènement d’Elisabeth Ire d’Angleterre.
1559 Mort d’Henri II.
1561 La famille Cervantès s’installe à Madrid.
1562 Naissance de Lope de Vega.
1564 La famille Cervantès s’installe à Séville. Naissance de Shakespeare. Mort de Michel-Ange.
1566 La famille Cervantès retourne à Madrid. Miguel fréquente l’étude de Juan López de Hoyos, maître ès humanités, érasmiste.
1569 Miguel de Cervantès réside à Rome.
1570 Toujours à Rome, Cervantès s’enrôle comme soldat dans l’expédition maritime contre les Turcs, commandée par le général des armées pontificales, Marc Antoine de Colonna.
1571 Les flottes coalisées de l’Espagne, de Venise et du Saint Siège, sous le commandement de don Juan d’Autriche, remportent le 7 octobre, à Lépante, la victoire sur les Turcs. Cervantès est blessé à la main gauche et hospitalisé à Messine.
1572 Cervantès participe à la campagne navale de don Juan d’Autriche à Corfou. Massacre de la Saint-Barthélémy.
1573 Nouvelle expédition de don Juan d’Autriche contre Tunis et La Goulette à laquelle prend part Cervantès.
1574  Cervantès s’installe en Sicile, puis à Naples.
1575  En regagnant l’Espagne, Cervantès est fait prisonnier au large des côtes catalanes par le pirate barbaresque Arnaut Mami, et conduit à Alger. 
1576  Première évasion de Cervantès, qui est repris et reconduit à Alger.
1577  Deuxième tentative d’évasion et nouvel échec.
1578  Troisième tentative d’évasion et autre échec. Mort de don Juan d’Autriche.
1579  Quatrième tentative d’évasion. Cervantès obtient la grâce du pacha d’Alger.
1580  Cervantès est libéré; il rejoint Madrid. Première édition des Essais de Montaigne. Naissance de Quevedo.
1582  Cervantès écrit La Galatée. Représentation de ses premières pièces de théâtre, dont La Vie à Alger.
1584  Cervantès épouse le 12 décembre, à Esquivias, Catalina de Salazar. Naissance, cette même année, de sa fille naturelle, Isabel de Saavedra.
1585  Mort de Rodrigo de Cervantès, père de Miguel. Publication de la première partie de La Galatée. Mort de Ronsard.
1587  Cervantès s’installe à Séville. Commissaire aux approvisionnement des galères du roi, chargé de pourvoir en vivres l’“Invincible Armada”, il traite avec les meuniers, les muletiers et les charretiers d’Andalousie.
1589  Assassinat d’Henri III.
1592  Cervantès est emprisonné pour vente illégale de blé, puis rapidement libéré. Mort de Montaigne.
1593  Mort de Leonor de Cortinas, mère de Cervantès.
1594  Entrée d’Henri IV à Paris.
1596  Naissance de Descartes.
1597  Cervantès est incarcéré à Séville, accusé d’avoir détourné de l’argent de l’État.
1598  Libération de Cervantès. Mort de Philippe II. Avènement de Philippe III.
1600 Rodrigo de Cervantès, frère de Miguel, est tué à la bataille des Dunes. Cervantes quitte Séville pour s’installer en Castille. Shakespeare écrit Hamlet.
1603 Mort d’Elisabeth Ire d’Angleterre.
1605 Publication de la première partie de Don Quichotte. Le succès est tel que six éditions sont publiées en Espagne la même année.
1606 Cervantès et sa famille se déplacent à Madrid, avec la cour. En Angleterre, première représentation de Macbeth. Naissance de Corneille.
1608 Traduction française par N. Baudouin de la nouvelle Le Curieux malavisé, insérée dans la première partie de Don Quichotte.
1609 Cervantès entre dans la Congrégation du Très-Saint-Sacrement, fraternité et académie littéraire à laquelle appartiendront Lope de Vega et Francisco de Quevedo. Expulsion des morisques. Mort d’Andrea, sœur aînée de Cervantes.
1610 Assassinat d’Henri IV.
1611 Mort de Magdalena, sœur cadette de Cervantès. Séjour à Esquivias.
1613 Publication des Nouvelles exemplaires, dédicacé au comte de Lemos, bienfaiteur de Cervantès et vice-roi de Naples. Le recueil connaît un grand succès.
1614 Publication, par un éditeur de Tarragone, d’une seconde partie de Don Quichotte, apocryphe, connue aujourd’hui sous le nom du Quichotte d’Avellaneda. Publication du Voyage au Parnasse. Traduction française, par César Oudin, de la première partie de Don Quichotte.
1615 Publication de la seconde partie de Don Quichotte, dédicacée au comte de Lemos, dans laquelle Cervantès fait allusion à la suite apocryphe d’Avellaneda. Le succès est considérable. Publication de Huit Comédies et huit intermèdes jamais représentés. Traduction française, par François de Rosset, des Nouvelles exemplaires.
1616 Miguel de Cervantès meurt à Madrid le 23 avril. Mort de Shakespeare.
1617 Publication des Travaux de Persilès et Sigismonde, dédicacé au comte de Lemos. Réédition en Espagne de toutes les œuvres de Cervantès.
1618 Traduction française, par François de Rosset, de la seconde partie de Don Quichotte. 
Chronologie établie par Aline SCHULMAN  
Le licencié de verre
01. Par une matinée d’été, deux jeunes gentilshommes… 4’58
02. Sancho prit congé d’eux… 6’18
03. De là, il se rendit en Sicile… 2’57
04. Au moment où Sancho prenait ses licences… 5’43
05. Bientôt les polissons l’entourèrent… 3’42
06. La nouvelle de l’étrange folie de Sancho 7’07
07. Sancho resta plus d’une année… 4’18 
La force du sang
08. Par une nuit des plus chaudes de l’été 3’53
09. Rodolfe cependant, usant de prudence et de ruse… 5’15
10. La réponse que fit Rodolfe… 3’54
11. Leocadie resta seule… 4’23
12. Mais, au bout de quelques mois… 7’31
13. Surprise à ces propos, Dona Estefania… 2’59
14. Le courrier arriva à Naples… 4’30
15. La mère de Rodolfe fut enchantée de sa réponse… 3’25
16. Ces amères nouvelles arrivèrent… 4’52 
Ecouter NOUVELLES EXTRAORDINAIRES CERVANTES LE LICENCIÉ DE VERRE - LA FORCE DU SANG  de Miguel de Cervantès 
(livre audio) © Frémeaux & Associés / Frémeaux & Associés est l'éditeur mondial de référence du patrimoine sonore musical, parlé, et biologique. Récompensés par plus de 800 distinctions dont le trés prestigieux "Grand Prix in honorem de l'Académie Charles Cros", les catalogues de Frémeaux & Associés ont pour objet de conserver et de mettre à la disposition du public une base muséographique universelle des enregistrements provenant de l'histoire phonographique et radiophonique. Ce fonds qui se refuse à tout déréférencement constitue notre mémoire collective. Le texte lu, l'archive ou le document sonore radiophonique, le disque littéraire ou livre audio, l'histoire racontée, le discours de l'homme politique ou le cours du philosophe, la lecture d'un texte par un comédien (livres audio) sont des disques parlés appartenant au concept de la librairie sonore. (frémeaux, frémaux, frémau, frémaud, frémault, frémo, frémont, fermeaux, fremeaux, fremaux, fremau, fremaud, fremault, fremo, fremont, CD audio, 78 tours, disques anciens, CD à acheter, écouter des vieux enregistrements, cours sur CD, entretiens à écouter, discours d'hommes politiques, livres audio, textes lus, disques parlés, théâtre sonore, création radiophonique, lectures historiques, audilivre, audiobook, audio book, livre parlant, livre-parlant, livre parlé, livre sonore, livre lu, livre-à-écouter, audio livre, audio-livre, lecture à voix haute, entretiens à haute voix, parole enregistrée, etc...). Les livres audio sont disponibles sous forme de CD chez les libraires  et les disquaires, ainsi qu’en VPC. Enfin certains enregistrements de diction peuvent être écoutés par téléchargement auprès de sites de téléchargement légal.

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