Le Journal D'Un Fou - Nicolas Gogol
Le Journal D'Un Fou - Nicolas Gogol
Ref.: FA8065

Lu par JEAN TOPART

JEAN TOPART

Ref.: FA8065

Direction Artistique : INA

Label : Frémeaux & Associés

Durée totale de l'œuvre : 54 minutes

Nbre. CD : 1

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Présentation

Texte integral lu par Jean Topart en 1956 (INA)

“Nous sommes tous sortis du manteau de Gogol”,
Dostoïevski.

Nicolas Gogol (1809 - 1852) est l’un des écrivains les plus marquants de la littérature russe. Considéré comme l’inventeur du genre fantastique, il publie en 1835 un recueil de nouvelles Mirgorod dont est extrait Le Journal d’un fou. Ce récit, mêlant comique et tragédie, conte à la première personne la montée de la folie d’un petit fonctionnaire qui, pour s’évader d’un monde décevant, en imagine un autre, plus conforme à ses rêves. Mais, parviendra-t-il à garder le contrôle de son imagination ?
Guillaume Leclère

Jean Topart prête ici sa voix à l’incroyable récit de Gogol. Alternant entre une chaude sympathie et une froideur distante envers le héros, il nous fait percevoir à la fois le drame de celui qui devient fou et le comique absurde de certaines situations. Collant au texte, il offre à l’auditeur une autre forme de perception de la nouvelle, nous plaçant au cœur même de la folie qui monte en grondant, tantôt sombre tantôt plus légère, alimentant une nouvelle fois le génie de Nicolas Gogol.
Claude Colombini Frémeaux

Coédition : INA - Groupe Frémeaux Colombini SAS



Presse
TROIS QUESTIONS A… PATRICK FREMEAUXPDG de Frémeaux & Associés, Patrick Frémeaux défend le patrimoine sonore, dont il édite, depuis dix ans, les perles rares, une démarche à la fois commerciale, politique et culturelle.Qu’est-ce qui vous a amené à vous intéresser aux archives sonores ?Ce qui m’intéresse, c’est le contenu culturel qui existe dans le patrimoine sonore. A cause de la prééminence de la télévision et de l’écrit, tout ce qui touche à l’oralité a été largement mis à l’écart, y compris de la commercialisation. Notre démarche découle donc d’un double souci : mettre à la disposition du public des enregistrements qui ont un caractère historique et culturel fort, et défendre l’oralité comme mode de transmission des savoirs, de la réflexion et de l’émotion. Il me semble important que les discours de Blum ou du Général de Gaulle, mais aussi la lecture de L’Etranger par Camus soient disponibles dans toutes les médiathèques et vendus dans le monde entier.Comment envisagez-vous vos relations avec l’INA ?Contrairement à d’autres établissements publics, l’INA a parfaitement compris la synergie possible avec une société privée comme la nôtre. La diffusion des archives sonores est l’une des bases de la conservation du patrimoine, et la coordination entre l’INA et Frémeaux & Associés permet de dépasser le simple rôle de conservation pour s’engager dans un rôle muséographique orienté vers le grand public. L’opposition public-privé me semble d’ailleurs bien dépassée, particulièrement dans l’audiovisuel. Qui dit société privée ne dit pas forcément recherche de rendement économique immédiat. Pour notre part, contrairement à ce qui se pratique en général dans le milieu de l’édition, nous amortissons nos produits sur la longue durée.Quels sont vos projets pour 2003 ?Avec l’INA, nous préparons actuellement un coffret consacré à Françoise Dolto et une anthologie de la philosophie en cinq ou six CD, qui permettra d’entendre Sartre, Merleau-Ponty, Bachelard, Jankélévitch, Althusser ou Bergson. Ils expliquent eux-mêmes les notions dont ils ont été les créateurs ou les promoteurs. Ces sont des documents historiques extraordinaires, une remarquable vulgarisation de la pensée française, et c’est aussi une grande première mondiale. Parallèlement, nous produisons aussi des entretiens avec des personnalités importantes d’aujourd’hui. Nous préparons ainsi un disque d’entretiens avec Claude Bolling, qui racontera sa rencontre avec Duke Ellington, et un autre consacré aux relations entre l’humanitaire et le politique, avec Hubert Védrine et Rony Braumann. »LETTRE DE L’INA
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 L'institut national de l'audiovisuel L’Institut national de l’audiovisuel (INA) est un établissement public français à caractère industriel et commercial, responsable de l’archivage des productions radiophoniques et audiovisuelles françaises à l’instar de la bibliothèque nationale de France (BNF) pour le livre.Pour financer ses activités l’Ina commercialise son fonds auprès des médias et perçoit une partie de la redevance audiovisuelle. La phonothèque de l’Institut national de l’audiovisuel conserve, restaure et met en valeur les archives de la radio publique depuis 1933. Ces archives constituent la mémoire sonore de l’histoire radiophonique contemporaine.L’INA (dirigé depuis 2001 par Emmanuel Hoog) et Frémeaux & Associés assurent en partenariat, une politique de sauvegarde patrimoniale et de mise à disposition du public des lectures, entretiens, œuvres sonores, dont l’intérêt culturel et historique dépasse l’histoire de la radiophonie pour révéler celle de l’oralité.Claude Colombini-FrémeauxDes cylindres aux CDDès qu’il en a eu la possibilité technique, l’homme a adoré s’enregistrer ! Sur un cylindre de 1891, Gustave Eiffel a saisi les pépiements de ses enfants. L’universitaire Ferdinand Brunot (1860-1938), lui, s’est consacré aux anonymes : en 1911, il crée les Archives de la parole et, financé par Emile Pathé, projette de constituer un atlas linguistique phonographique. Sillonnant les routes de France dans une limousine de 30 CV, il s’arrête dans les villages des Ardennes, du Berry ou de Bretagne pour recueillir ce qui doit être gardé : voix de paysans ; expressions de patois, récits de vie, musiques traditionnelles et sons des terroirs. Ce sont les plus vieux enregistrements de terrain effectués sur des disques plats de 25 centimètres de diamètre. Le disque 78 tours connaîtra une deuxième génération dans les années 20, bénéficiant des bienfaits de la « fée électrique ». Les labels et les répertoires peuvent alors se multiplier. Les initiatives aussi. La firme Pathé invite les hommes politiques à venir  enregistrer leurs grands discours devant le micro. Paul Deschanel, président de la Chambre des députés en 1914, grandiloquent comme ce n’est plus permis, est au bord de l’apoplexie quand il salue les soldats de 1914 qui « offrent leur vie gaiement. A la française ! ». Les années 30 constituent un tournant : une quinzaine de stations de radio peut être enregistrée à partir de 1933. L’INA conserve 276 000 de ces disques d’enregistrements radio effectués entre 1933 et le seuil des années 50. Mais c’est après guerre que les améliorations seront les plus spectaculaires, et permettront le développement et la diversification des genres phonographiques. Au mitan du siècle, la bande magnétique encourage l’archivage et, en 1953, les journaux parlés font l’objet d’enregistrements réguliers. Ce ne sont pas forcément les documents les plus anciens qui sont les plus fragiles. Des cylindres de 1910 sont parfois plus lisibles que des bandes magnétiques deuxième génération des années 80. » Télérama.« Le tout-archives auguré par l’ère numérique est à double tranchant. (…) Aujourd’hui, la technologie incite à tout garder, quelle que soit la nature de l’objet concerné. Jadis fruit d’un effort, de nos jours évidente et presque automatique, la conservation ne vient plus consacrer une valeur établie par ailleurs ; à la limite, elle prétend même la lui octroyer après coup par son geste. (…) Puisque tout est conservable, tout est à conserver. (…) Tout est archives. Tout fait mémoire. » Emmanuel Hoog, Mémoire année zéro, 2007, Paris, Le Seuil.
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« Ami de Pouchkine qu’il bouleversa en lui faisant lire un de ses textes qu’il croyait drôle, Nicolas Gogol (1809-1852) finira ses jours rongé par un sentiment de damnation éternelle. ... » LIRE
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Liste des titres
  • Piste
    Titre
    Artiste principal
    Auteur
    Durée
    Enregistré en
  • 1
    oct-03
    JEAN TOPART
    NICOLAS GOGOL
    00:07:09
    1956
  • 2
    oct-04
    JEAN TOPART
    NICOLAS GOGOL
    00:04:01
    1956
  • 3
    nov-06
    JEAN TOPART
    NICOLAS GOGOL
    00:01:40
    1956
  • 4
    nov-08
    JEAN TOPART
    NICOLAS GOGOL
    00:01:03
    1956
  • 5
    nov-09
    JEAN TOPART
    NICOLAS GOGOL
    00:00:25
    1956
  • 6
    nov-11
    JEAN TOPART
    NICOLAS GOGOL
    00:03:13
    1956
  • 7
    nov-12
    JEAN TOPART
    NICOLAS GOGOL
    00:02:17
    1956
  • 8
    nov-13
    JEAN TOPART
    NICOLAS GOGOL
    00:11:43
    1956
  • 9
    DECEMBRE 3
    JEAN TOPART
    NICOLAS GOGOL
    00:02:11
    1956
  • 10
    DECEMBRE 5
    JEAN TOPART
    NICOLAS GOGOL
    00:01:06
    1956
  • 11
    DECEMBRE 8
    JEAN TOPART
    NICOLAS GOGOL
    00:01:00
    1956
  • 12
    ANNEE 2000 AVRIL 43EME JOUR
    JEAN TOPART
    NICOLAS GOGOL
    00:02:07
    1956
  • 13
    MARTOBRE 86EME JOUR
    JEAN TOPART
    NICOLAS GOGOL
    00:04:36
    1956
  • 14
    AUCUNE DATE CE JOUR ETAIT SANS DATE
    JEAN TOPART
    NICOLAS GOGOL
    00:02:26
    1956
  • 15
    MADRID FEBRUARIUS TRENTE
    JEAN TOPART
    NICOLAS GOGOL
    00:03:56
    1956
  • 16
    JANVIER DE LA MEME ANNEE SURVENU APRES FEVRIER
    JEAN TOPART
    NICOLAS GOGOL
    00:01:53
    1956
  • 17
    DATE 25 AUJOURD HUI LE GRAND INQUISITEUR
    JEAN TOPART
    NICOLAS GOGOL
    00:01:27
    1956
  • 18
    DATE TRENTA QUATRE
    JEAN TOPART
    NICOLAS GOGOL
    00:02:19
    1956
Livret

LE JOURNAL D’un fou nicolas gogol

LE JOURNAL D’un fou
nicolas gogol
Enregistré en 1956 par Jean Topart
 
JOURNAL D'UN FOU - NICOLAS GOGOL
01. Octobre, 3    7’09
02. Octobre, 4    4’01
03. Novembre, 6    1’40
04. Novembre, 8    1’03
05. Novembre, 9    0’25
06. Novembre, 11    3’13
07. Novembre, 12    2’17
08. Novembre, 13    11’43
09. Décembre, 3    2’11
10. Décembre, 5    1’06
11. Décembre, 8    1’00
12. Année 2000, avril, 43e jour    2’07
13. Martobre, 86e jour    4’36
14. Aucune date, ce jour était sans date...    2’26
15. Madrid, Fébruarius trenté    3’56
16. Janvier de la même année, survenu après février    1’53
17. Date 25, aujourd’hui le grand inquisiteur…    1’27
18. Date trenta quatré    2’19    

NICOLAS GOGOL 

“Nous sommes tous sortis du manteau de Gogol”   Dostoïevski 
Nicolas Gogol naît en Ukraine le 19 mars 1809 à Sorotchintsy, un petit bourg, fils d’un ancien officier, gentilhomme campagnard, et de sa femme, discrète mère d’une famille comptant déjà huit filles. Entouré de nurses, de gouvernantes, observé sans cesse et montré du doigt comme le “génie de la famille”, il s’en convaincra et passera sa vie à essayer d’être celui qu’on attendait qu’il fût.  A seulement onze ans, le petit Nicolas Gogol est inscrit dans une école située non loin de son village natal. Il y restera jusqu’en 1828, se renfermant, devenant timide à l’extrême, faisant montre d’un caractère sombre et secret.  A vingt ans, il part pour St-Pétersbourg, et décide d’y devenir un écrivain populaire. De nature ambitieuse, convaincu qu’il doit devenir le génie qu’on croit reconnaître en lui depuis toujours, il publie bientôt un poème “Hanz Küchelgarten”, qui ne rencontre que moqueries et mépris de la part du monde littéraire russe. Blessé, Gogol rachète tous les exemplaires, pour les détruire. En 1831, il rencontre Pouchkine et une amitié très forte se noue rapidement entre les deux hommes. Grâce à son aîné, il sera bientôt admis dans les salons littéraires les plus prisés. Le nom de Nicolas Gogol commence à circuler ; il est nommé professeur d’histoire médiévale à l’université de St-Pétersbourg. Mais l’enseignement académique le lassant rapidement, il démissionne de sa chaire un an à peine après avoir pris ses fonctions.  Remarquant que la noblesse et la classe intellectuelle se passionnent pour les nouvelles traditionnelles russes, il publie rapidement un nouvel ouvrage Les veillées dans un hameau près de Dinka, dans lequel il se souvient des récits qu’enfant il avait entendus. Il en résulte un recueil de nouvelles surprenantes, peuplées de sorcières et sorciers, diables et démons, paysans et héros… On retrouve dans ces lignes une ambiance, un sentiment général de fantastique, mêlant l’irréel au monde connu de tous et, ce faisant, l’auteur commence à poser les premières fondations de son œuvre future. Le succès est énorme, et Gogol, jouant sur l’ambiguïté de ses propos, alterne entre comique, drôlerie, morale et sagesse. Il publie une seconde série de nouvelles l’année suivante et conclut son cycle en 1835, en écrivant Mirgorod. Ce recueil, dans lequel est inclus Le journal d’un fou, rencontre un formidable succès, faisant de Gogol un grand auteur dramatique.
Mais, paradoxalement, là est le drame de Nicolas Gogol, dont l’unique ambition était de devenir un écrivain comique. C’est ainsi que, donnant un jour à lire un de ses textes à son ami Pouchkine, il lui prédit une franche rigolade. Or, sa lecture achevée, Pouchkine sera bouleversé aux larmes. Ce sera une des grandes douleurs de la vie de Nicolas Gogol. Il continuera toute sa vie à essayer de devenir ce génial comique qu’il n’était au fond pas fait pour être. Travaillant avec acharnement à se construire une légende littéraire, il publie en 1836 Le Revizor, qui lui fait enfin croire en sa vocation littéraire. Le sujet de cette pièce de théâtre - un jeune homme pris à tort pour un fonctionnaire des impôts se retrouve “adulé” par toute une province, coupable d’avoir perçu des pots de vins - pourrait se révéler drôle s’il n’était pas touché irrémédiablement par le génie de la satire et de la critique cynique de Gogol. On découvre en effet dans cette pièce des personnages aigris, malsains, avides… C’est toute la bureaucratie russe et ses bassesses, que Gogol connaît bien pour y avoir travaillé à son arrivée à St-Pétersbourg, qui est là, exposée au public et ridiculisée. La pièce remporta un extraordinaire succès, et suscita de violentes réactions, aussi bien louanges que critiques. Les porte-paroles officiels du gouvernement accablèrent la pièce en la ridiculisant tandis que les “idéalistes moscovites” la portaient aux nues. Le Revizor ne dut de pouvoir se maintenir à l’affiche que grâce à l’intervention personnelle du tsar Nicolas Ier.  Néanmoins durement touché par la critique, Gogol partit vivre plusieurs années à l’étranger, séjourna à Rome jusqu’en 1848. En outre, la mort dès 1837 de celui qu’il considérait comme son parrain artistique, Pouchkine, le poussa à se préoccuper de prendre la place de son ami dans le monde littéraire. Gogol se sentit donc investi du statut de chef de file de la littérature russe et publia quelques œuvres satiriques et fantastiques - Le Portrait, Hyménée -, genre dont il est considéré comme l‘inventeur, et, surtout, entama la rédaction des Âmes Mortes, son chef-d’œuvre. 
Ce récit met en scène un jeune escroc qui parcourt la Russie dans le but d’y acheter, en soudoyant les familles, les “âmes” des serfs morts depuis le dernier recensement, faisant ainsi croire qu’ils sont à son service, ceci afin de se faire passer pour un riche propriétaire terrien et, par conséquent, de se faire prêter de l’argent par les banques d’Etat. Œuvre tragique et lyrique par excellence, où la condition humaine est montrée dans sa tragique, Les Âmes Mortes est surtout le triomphe du génie fantastique de leur auteur. A leur publication, en 1842, Gogol est au faîte de sa gloire. Les Âmes Mortes reçoivent un fabuleux accueil de tous les publics et de toutes les critiques, et, au même moment, ses œuvres antérieures furent ré-éditées. Applaudi partout, Gogol n’est pourtant pas satisfait de lui-même et se remet à voyager, tout en travaillant à une seconde partie des Âmes Mortes ; il découvre ainsi Florence, Wiesbaden, Naples, Rome toujours, ou Paris. Malheureusement, incapable de se sentir en paix où que ce soit. Ce sentiment l’accable définitivement en 1848, lors d’un séjour à Jérusalem, lorsque, priant, il découvre son incapacité à éprouver la Foi. Il sombre dès lors dans un mysticisme toujours accentué par son sentiment de damnation éternelle et se réfugie dans le jeûne et l‘exaltation religieuse. Désespéré, il brûle ses derniers écrits, et notamment la suite des Âmes Mortes, expliquant son geste par une “mauvaise influence du démon”. Atteint de dépression nerveuse, il meurt chez un ami en 1852 d’épuisement et de la fièvre typhoïde, se jugeant incompris de ses lecteurs. 

Le Journal d’un fou

Ce récit, courte nouvelle, date de 1835. Gogol la publie la même année, dans le recueil Mirgorod, lequel aura un grand succès, et sera celui par lequel Gogol deviendra réellement connu à travers toute la Russie. Cette nouvelle, étrange et captivante, conte l’histoire de Propichtchine, un petit fonctionnaire qui mène une vie morne, triste et vide. Un jour, croisant le regard de la fille de son directeur, il s’en éprend. Dès lors, il sombrera progressivement dans la folie, commençant par éprouver d’étranges sentiments amoureux avant de surprendre la conversation de deux chiens - dont il découvrira plus tard la correspondance écrite - puis de se retrouver dans le rôle du roi d’Espagne. Cette histoire terrible et pathétique est une puissante analyse, plus intuitive que médicale, de la dégradation de l’état mental d’un être.  En effet, à travers le parcours halluciné de ce pauvre homme qui perd pied, Gogol dévoile tout son talent d’écrivain contestataire et satirique, tout en accolant définitivement son nom au genre du fantastique. Menant son lecteur dans d’invraisemblables méandres cérébraux, Gogol se montre formidablement lucide sur la condition humaine. Il sait que chacun de nous est un Propichtchine qui s’ignore, vivant  sur une corde raide, à la merci de la folie. Car Propichtchine est de ces êtres que l’on croise partout, de ceux que l’on aperçoit parfois en se regardant, un exclu qui, pour ne pas succomber à la réalité, l’adapte et la sublime en ses propres rêves. Il crée un monde qui lui est personnel, combattant par son imagination la souffrance quotidienne, s’abandonnant pour cela à la colère et au désespoir qui dorment en lui. La folie lucide de cet anti-héros est d’autant plus touchante et bouleversante qu’elle fait appel à des sentiments connus de tous, tels que l’amour et le sentiment de rejet par les autres, Gogol s’impliquant lui même avec son lecteur, au point de faire du Journal d’un fou son seul récit à la première personne. A ce titre, le récit est étrangement prémonitoire, lorsque l’on songe à l’état mental de Gogol à la fin de sa vie. Nouvelle psychologique, c’est l’ombre de son auteur qui plane sur ce texte, la baignant dans une étrange atmosphère irréelle, tragique, et parfois drôle dans le désespoir qu’elle dégage. Ainsi, lorsque le malheureux héros, dans un cri final, appelle “Maman”, n’est-ce pas plutôt Gogol qui refuse de quitter le monde douillet de son enfance, attitude inscrite dans les gênes de l’homme qui ne coupera jamais totalement les liens avec ses racines maternelles ?
Guillaume Leclère  
© 2005 GROUPE FRÉMEAUX COLOMBINI SAS 

Jean Topart :
  Né en 1927, Jean Topart monte très tôt sur les planches. En 1948, il commence sa carrière théâtrale, qui le mènera très vite à prendre part à l’aventure du Théâtre National Populaire du grand Jean Vilars. Par la suite, sans jamais délaisser le théâtre, il se fera connaître du grand public par ses prestations cinématographiques auprès de grands réalisateurs (Henri IV, de Claude Barma en 1961, Le Soleil des voyous de Jean Delannoy en 1966, avec Jean Gabin, ou encore Poulet au vinaigre de Claude Chabrol en 1985). Son nom, tout comme sa voix, ne vous sont assurément pas inconnus et risquent fort d’exhumer des souvenirs tendres : un visage qui rappelle Rocambole et la voix du narrateur des Mystérieuses Cités d’or…  Il a lu et interprété chez Frémeaux & Associés plusieurs ouvrages, dont Candide de Voltaire, Pinocchio aux côtés d’Anouk Grimberg, les Fables de la Fontaine aux côtés de Michel Galabru…  

Ecouter LE JOURNAL D’un fou nicolas gogol (livre audio) © Frémeaux & Associés / Frémeaux & Associés est l'éditeur mondial de référence du patrimoine sonore musical, parlé, et biologique. Récompensés par plus de 800 distinctions dont le trés prestigieux "Grand Prix in honorem de l'Académie Charles Cros", les catalogues de Frémeaux & Associés ont pour objet de conserver et de mettre à la disposition du public une base muséographique universelle des enregistrements provenant de l'histoire phonographique et radiophonique. Ce fonds qui se refuse à tout déréférencement constitue notre mémoire collective. Le texte lu, l'archive ou le document sonore radiophonique, le disque littéraire ou livre audio, l'histoire racontée, le discours de l'homme politique ou le cours du philosophe, la lecture d'un texte par un comédien (livres audio) sont des disques parlés appartenant au concept de la librairie sonore. (frémeaux, frémaux, frémau, frémaud, frémault, frémo, frémont, fermeaux, fremeaux, fremaux, fremau, fremaud, fremault, fremo, fremont, CD audio, 78 tours, disques anciens, CD à acheter, écouter des vieux enregistrements, cours sur CD, entretiens à écouter, discours d'hommes politiques, livres audio, textes lus, disques parlés, théâtre sonore, création radiophonique, lectures historiques, audilivre, audiobook, audio book, livre parlant, livre-parlant, livre parlé, livre sonore, livre lu, livre-à-écouter, audio livre, audio-livre, lecture à voix haute, entretiens à haute voix, parole enregistrée, etc...). Les livres audio sont disponibles sous forme de CD chez les libraires  et les disquaires, ainsi qu’en VPC. Enfin certains enregistrements de diction peuvent être écoutés par téléchargement auprès de sites de téléchargement légal.

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