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Lu par JACQUELINE PAGNOL
JACQUELINE PAGNOL
Ref.: FA8047
Direction Artistique : INA
Label : Frémeaux & Associés
Durée totale de l'œuvre : 3 heures 20 minutes
Nbre. CD : 3
Coffret 3 CD présentant le texte intégral lu par Jacqueline Pagnol.
“Cet été-là, j’avais dix-sept ans et j’étais parfaitement heureuse”.
Françoise Sagan - Bonjour tristesse © Julliard
Cécile a 17 ans. Son père la quarantaine. Il est bel homme, veuf et collectionne les succès féminins avec la même grâce qu’il semble jouir de la vie. C’est l’été. Elsa, jolie conquête, orne avec nonchalance le bord de la piscine. Elle est parfaite. Un peu sotte, belle, elle ne gêne guère Cécile qui n’aspire qu’à la liberté... De plus elle occupe gentiment son père. Mais survient Anne, une ancienne amie de la mère de Cécile... Dans son bel été libre et nonchalant, insouciant, Cécile voit poindre un orage. Avec toute une ingénue perversité Cécile trouble le ciel des grands afin que le sien reste azuréen. Une course contre le temps, une course à l’abîme qui se termine par un accident de voiture où le hasard compte pour si peu.
Jacqueline Pagnol lit “Bonjour tristesse”... C’est une voix aux inflexions un peu sophistiquées qui nous plonge dans le monde de la jeune Cécile. Tout de suite la magie opère. La voix de Jacqueline Bouvier-Pagnol “est” parfaitement Cécile. Un peu apprêtée, un peu mielleuse… un peu perdue aussi et, à la toute fin, tellement sincère et désarmée, moins l’innocence. On est d’emblée conquis par cette lecture juste. Avec l’histoire, Jacqueline Bouvier-Pagnol plante un décor qui devient palpable. La piscine, la crique, le crissement du sable sur la peau, les bruits de la maison et ses silences surtout… qui ne parviennent pas à recouvrir tout à fait les fausses impressions de griserie, de vie facile qui tentent de couvrir le gouffre insondable de la tristesse.
Jean-Yves Patte & Claude Colombini Frémeaux
Coédition : Frémeaux & Associes et INA en accord avec Julliard et Jacqueline Pagnol.
LU PAR Jacqueline Pagnol texte intégral © 1954 julliard / Jacqueline Pagnol lit “Bonjour tristesse”... C’est une voix aux inflexions un peu sophistiquées qui nous plonge dans le monde de la jeune Cécile. Tout de suite la magie opère. La voix de Jacqueline Bouvier-Pagnol “est” parfaitement Cécile. Un peu apprêtée, un peu mielleuse… un peu perdue aussi et, à la toute fin, tellement sincère et désarmée, moins l’innocence. On est d’emblée conquis par cette lecture juste. Avec l’histoire, Jacqueline Bouvier-Pagnol plante un décor qui devient palpable. La piscine, la crique, le crissement du sable sur la peau, les bruits de la maison et ses silences surtout… qui ne parviennent pas à recouvrir tout à fait les fausses impressions de griserie, de vie facile qui tentent de couvrir le gouffre insondable de la tristesse. Jean-Yves Patte © 2003 Frémeaux & Associés
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PisteTitreArtiste principalAuteurDuréeEnregistré en
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1CD1 CHAPITRE 1JACQUELINE PAGNOLFRANCOISE SAGAN00:10:121955
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2CD1 CHAPITRE 2JACQUELINE PAGNOLFRANCOISE SAGAN00:12:591955
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3CD1 CHAPITRE 3JACQUELINE PAGNOLFRANCOISE SAGAN00:07:571955
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4CD1 CHAPITRE 4JACQUELINE PAGNOLFRANCOISE SAGAN00:08:461955
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5CD1 CHAPITRE 5JACQUELINE PAGNOLFRANCOISE SAGAN00:09:031955
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6CD1 CHAPITRE 6JACQUELINE PAGNOLFRANCOISE SAGAN00:19:231955
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PisteTitreArtiste principalAuteurDuréeEnregistré en
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1CD2 CHAPITRE 1JACQUELINE PAGNOLFRANCOISE SAGAN00:07:311955
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2CD2 CHAPITRE 2JACQUELINE PAGNOLFRANCOISE SAGAN00:11:351955
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3CD2 CHAPITRE 3JACQUELINE PAGNOLFRANCOISE SAGAN00:07:031955
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4CD2 CHAPITRE 4JACQUELINE PAGNOLFRANCOISE SAGAN00:48:081955
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5CD2 CHAPITRE 5JACQUELINE PAGNOLFRANCOISE SAGAN00:06:471955
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6CD2 CHAPITRE 6JACQUELINE PAGNOLFRANCOISE SAGAN00:07:301955
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PisteTitreArtiste principalAuteurDuréeEnregistré en
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1CD3 CHAPITRE 7JACQUELINE PAGNOLFRANCOISE SAGAN00:08:591955
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2CD3 CHAPITRE 8JACQUELINE PAGNOLFRANCOISE SAGAN00:09:131955
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3CD3 CHAPITRE 9JACQUELINE PAGNOLFRANCOISE SAGAN00:07:461955
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4CD3 CHAPITRE 10JACQUELINE PAGNOLFRANCOISE SAGAN00:07:331955
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5CD3 CHAPITRE 11JACQUELINE PAGNOLFRANCOISE SAGAN00:07:161955
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6CD3 CHAPITRE 12JACQUELINE PAGNOLFRANCOISE SAGAN00:03:131955
BONJOUR TRISTESSE
BONJOUR TRISTESSE
FRANÇOISE SAGAN Lu par JACQUELINE PAGNOL
Texte intégral
© 1954 Julliard - Enregistrement historique 1955
Information : cette interprétation du chef-d’œuvre de Françoise Sagan par Jacqueline Pagnol est un enregistrement historique de 1955 de la radio publique française, conservé sur bandes par l’Institut National de l’Audiovisuel. Le travail de recherche effectué par l’Ina a permis a permis de retrouver la totalité des bandes excepté un extrait de quelques minutes dont le résumé se trouve dans la discographie.
PREMIÈRE PARTIE CD1
1. Chapître 1 10'12
2. Chapître 2 12'59
3. Chapître 3 7'57
4. Chapître 4 08'46
5. Chapître 5 09'03
6. Chapître 6 19'23
DEUXIÈME PARTIE CD2
1. Chapître 1 7'31
2. Chapître 2 11'35
3. Chapître 3 7'03
4. Chapître 48'08
5. Chapître 5 06'47
6. Chapître 6 07'30
Extrait manquant entre le chapitre 3 et le chapitre 4
“Une curieuse comédie de l’amour se joue alors entre Cyril et Elsa qui croisent en bateau. Anne se sent un peu coupable ce cet état de fait qui devrait attrister Cécile. Elle tente de la consoler. Quant à Raymond, finalement, il paraît soulagé.”
CD3
1. Chapître 7 8'59
2. Chapître 8 9'13
3. Chapître 9 7'46
4. Chapître 10 07'33
5. Chapître 11 07'16
6. Chapître 12 03'13
À peine défigurée
Adieu tristesse
Bonjour tristesse
Tu es inscrite dans les lignes du plafond
Tu es inscrite dans les yeux que j’aime...
Paul Eluard
1954, 6 janvier
Il fait froid. Sur les ondes des radios l’abbé Pierre lance des appels à la solidarité nationale. Après un bel été, l’hiver est si rude que les plus démunis sombrent dans le désespoir. Le nécessaire manque, la chaleur humaine surtout. La jeune Kiki, paraissant insouciante, ignore tout de cette misère. Mademoiselle Kiki, Françoise, toute fraîche de ses 18 ans, a d’autres soucis en tête. Non, elle n’est pas insensible, elle ne sait pas. C’est tout. Tout ce qu’elle sait, en revanche, c’est qu’elle a échoué en propédeutique, “clef d’or” pour l’accès aux grandes écoles. Et que cet échec lui a fait mal. Orgueil griffé, Françoise Quoirez, issue d’un milieu aisé, n’aime pas cet étrange goût de l’insuccès. Un échec certes, mais non une fatalité. Juste un obstacle à contourner. Quelques lampées de whisky plus loin et quelques cendriers remplis, 160 pages de cahier sont noircies. “Je n’osais pas relire le lendemain ce que j’avais écrit la veille, tant j’avais peur d’être humiliée en trouvant cela mauvais”. Il lui fallait faire quelque chose, quelque chose de bien et de définitif qui lui permettrait de connaître “les soleils de la gloire”. C’est pourquoi, en ce début de janvier 1954, le 6 pour être précis, elle trotte jusque chez Plon, puis chez Julliard déposer son manuscrit. Quelques formalité, nom, adresse et téléphone, un sourire, le même sans doute que celui un peu gauche qu’on lui connaît désormais, et la voilà repartie. Elle sort et le temps de retraverser le Saint-Germain du Jazz, du boogie-woogie, des caves et des cabarets, de la Rose Rouge et des autres, et la voici replongée dans la foule anonyme, rêves et inquiétudes y compris. Passent jours et semaines... comme toujours et comme pour tous. La pile des dossiers d’œuvres toutes promues à un avenir le plus souvent estampillé d’un refus poli “nous vous remercions de la confiance que vous nous avez accordée mais...” gonfle et dégonfle au gré des espoirs d’auteurs toujours en quête de reconnaissance. Et que fait Françoise ? Elle a 18 ans, des lectures aussi, Proust “qu’on ne lit jamais assez” et Eluard, entre autres... c’est tout dire. 18 ans et des rêves de vitesse, d’amants – qui sait ? – de vie allègre... des rêves dorés, oisifs de 18 ans, d’échappée du Couvent des Oiseaux et du cours Hattemer... des rêves de rêveuse un peu désabusée. “Sur ce sentiment inconnu dont l’ennui, la douceur m’obsèdent, j’hésite à apposer le nom, le beau nom grave de tristesse.”
Mais dès le lendemain du jour “fatidique”, le 7 janvier donc, Pierre Javet, directeur littéraire, attrape un des dossiers de cette fameuse pile. Au bout de deux lignes il est intrigué, vingt pages plus loin il est saisi. François le Grix, sans doute le meilleur “lecteur” de la maison, est convoqué. Le 8 il est enthousiasmé. Le “patron”, René Julliard doit encore se prononcer. Il faudra attendre encore pour qu’enfin, de retour d’un austère dîner en ville, Julliard, le patron, ouvre “Bonjour tristesse”. Comme il est un peu las, il ne tardera sans doute pas à dormir. Mais non, c’est une nuit blanche qui lui ouvre grand les bras. L’enthousiasme est encore au rendez-vous. Alors il faut faire vite. On ne sait jamais, Plon peut se réveiller ! Le jour même il faut convoquer Mlle Quoirez. Le patron n’a que cette idée en tête. Télégramme, Télégramme ! 21 janvier. Enfin elle arrive. 17 heures !... une voiture noire, que l’on devine impeccable, se gare devant “la” maison. Trois heures d’entretien aident à construire des rêves de part et d’autre. Quelle plus belle complicité ? Julliard va prendre sa revanche sur les plus grands des éditeurs, et Kiki pourra s’acheter une Jaguar... Sait-on jamais ? Mais la jeune auteur est mineure. Il faut convaincre les parents, qui sont des gens très bien. La discrétion est leur souci, l’honorabilité aussi. Françoise devra donc prendre un pseudonyme. Exit “ Quoirez ”, bienvenu Sagan... du nom d’un prince bien vrai Hélie de Talleyrand Périgord, transfiguré par Proust et doté d’une épouse dont Swann “continuait à professer silencieusement pour lui-même que la princesse de Sagan n’était pas grotesque...”.
1954, 15 mars
Dans un climat politique complexe, avec les hésitations qui suivent la déposition du Roi du Maroc, l’ouverture à Berlin de la Conférence des Quatre, les combats massifs à Dien Bien Phu, dont on entrevoit déjà la chute qui viendra le 7 mai, le 15 mars paraissent en librairie 5000 volumes d’un premier tirage de “Bonjour Tristesse”. Le succès est là, mais il est encore moyen. Trois tirages partent durant le printemps. Joli printemps. On parle de scandale, parfois sans avoir lu le livre. La rumeur est persistante. La jeunesse dit-on achète le livre en cachette... Les journalistes grondent un peu, et c’est bien car “on” en parle. Mais le 24 mai, c’est la grande affaire. Le Prix des Critiques est décerné à... “Bonjour tristesse”. Toutes les rumeurs, qui n’étaient que rumeurs, s’accordent à l’unisson et font chorus. “Scandale” vient en tête “impudence” et “déshonneur” sont sur ses talons. Une jeune fille, un peu gauche, un peu affolée, un peu rangée et dérangée à la fois est soudain la cible des photographes. On la montre du doigt celle qui personnifie “l’ennui de sa génération” et croit se sauver en buvant un peu d’alcool !... Le 1er juin François Mauriac, chantre des valeurs feutrées d’une France discrète – Ah ! le charme discret de la bourgeoisie – mais grand auteur au demeurant, admire et vitupère. Françoise Sagan est un “charmant petit monstre”. “Charmant” parce qu’elle sait vraiment bien écrire, “petit” parce qu’elle est à la fois petite et bien jeune, et “monstre” parce qu’elle témoigne du “dévergondage de l’adolescence féminine, plaie d’une époque où les plaies ne se comptent plus”... A bon chat, bon rat ! “Mauriac aime beaucoup s’indigner. C’est de son âge. Il en veut sans doute à mon livre parce que la notion de péché n’y existe pas. Mais c’est une excellente affaire. Vous pensez bien que les 500000 lecteurs du «Figaro» s’empresseront de lire un livre aussi scandaleux !” réplique le “charmant petit monstre”. Cet échange de douceurs, plus amères d’ailleurs que douces, fait bel et bien état d’un changement qui ne tardera pas à toucher l’ensemble de la société française et ira grandissant jusqu’à un certain Mai 1968 ! On affirme alors que la famille Quoirez ne “dîne plus en ville”... Mais que depuis Françoise Sagan sort et s’enivre, se grise des plaisirs de la vie comme si demain devait ne jamais exister. « Seulement quand je suis dans mon lit, à l’aube, avec le seul bruit des voitures dans Paris, ma mémoire parfois me trahit : l’été revient et tous mes souvenirs. Anne, Anne ! Je répète ce nom très bas et très longtemps dans le noir. Quelque chose monte alors en moi que j’accueille par son nom, les yeux fermés : Bonjour Tristesse. »
Jacqueline Bouvier-Pagnol, un monde de rencontres.
Le monde Jacqueline Bouvier semble tissé de rencontres. En 1938, l'année du “Schpountz” et de la “Femme du Boulanger”, Marcel Pagnol recherche de jeunes comédiens pour un film qui devrait se passer dans un lycée. La jeune Jacqueline, qui ne rêve que de cinéma, est intéressée, mais trop timide - et mineure - elle se fait accompagner par un ami. Sur le lieu du rendez-vous, arrive “un beau brun”. c'est Marcel Pagnol ! La jeune femme a du mal à masquer sa surprise, elle s'attendait plutôt à rencontrer un vieux monsieur ! La glace est brisée, Marcel l'invite à déjeuner et elle lui dit des poèmes. On parle contrat aussi. Le père de Jacqueline vient le signer, mais le film ne s'est jamais fait. Vient la guerre et leurs retrouvailles en 1944. Alors, ils décident de partir dans la Sarthe pour attendre la fin des hostilités et le débarquement des Alliés. Pour Pagnol, cette rencontre est la fin d'une longue quête amoureuse. Jusque son dernier sourire, en 1974, celle qui est devenue Madame Pagnol restera son "brin de poésie et de tendresse". On ne peut rêver plus tendre hommage. Elève de Jean-Louis Barrault, Jacqueline Bouvier débute au théâtre, sous l’occupation par quelques petits rôles à la Comédie Française, timidement, circonstances obligent. Puis, elle “collectionne” les rôles au “Cabaret-théâtre” d’Agnès Capri. Ce véritable théâtre d’avant garde voulait stigmatiser, voire ridiculiser, les pompes de Claudel et, au travers de lui, un art jugé à la fois trop vieilli et compromis au sortir de la guerre. Quand en 1945, Agnès Capri reprend l’ancien Théâtre de la Gaieté, Raymond Queneau ne s’y trompe pas et salue une “renaissance”… Agnès Capri, ancienne élève de Charles Dullin et transfuge des troupes de Jouvet et de Pitoëff, revisite avec sa jeune troupe le théâtre classique, et défriche une nouvelle voie d’expression théâtre où parodie grinçante et hardiesse, liberté enfin, répondent au désir de s’affranchir d’un art “perverti” de la parole. Dans cette pépinière de talents Jacqueline Bouvier rencontre d’autres débutants de l’époque : Serge Reggiani, Cora Vaucaire... A cette même époque d’effervescence, elle joue “Jupiter” au théâtre de Charles Dullin, son premier grand rôle qui connaît 200 représentations. Sa rencontre avec Marcel Pagnol lui ouvre aussi les portes du cinéma. Elle joue dans “Naïs”, aux côtés de Fernandel, “La Belle meunière”, “Le rosier de Madame Husson”, la troisième version de “Topaze”, et prête son sourire à “Manon des Sources”. On la retrouve encore dans “Hugolin”, “Carnaval”… sans oublier le théâtre, la radio ! Années de folle activité, mais aussi d’amour intense et de compromis complices. Ainsi, alors qu’elle joue l’Ophélie du Hamlet de Shakespeare aux côtés de son maître Jean-Louis Barrault, elle s’éclipse avant les saluts. En effet Ophélie meurt assez “tôt” dans la pièce pour que la jolie Jacqueline Pagnol puisse s’enfuir et rejoindre Marcel qui vient la chercher… “J’en ai un peu honte aujourd’hui…”, confie-t-elle avec un rien de malice, mais je serais prête à le refaire !”
… et Françoise Sagan.
Jacqueline Bouvier-Pagnol n’avait pas lu le “Bonjour Tristesse” de Françoise Sagan lorsqu’elles se sont rencontrées pour la première fois chez Maxim’s. Mais les feux de la conversation n’en furent pas moins agréables et c’est sur une vraie “bonne impression” qu’elle se sont séparées. Comme les choses ne viennent jamais vraiment seules, en 1955, quelques temps après cette rencontre Alain Trutat, alors réalisateur d’émissions radiophoniques, propose à Jacqueline Pagnol de lire ce roman. C’est avec spontanéité que cette dernière répond à cette demande. Lecture donc et rendez-vous. Comme lors de cette soirée chez Maxim’s, le charme continue d’opérer. Jacqueline Bouvier trouve toute “spontanée” la narration de Sagan et partage les sentiments de la jeune Cécile. “Notre vision des choses allait dans le même sens” se souvient-elle, “la révolution morale supposée de Sagan me semblait naturelle… et le scandale provoqué par les critiques m’a surprise, bien plus qu’autre chose !”…
Jean Yves Patte
© Frémeaux & Associés / Groupe Frémeaux Colombini SA 2004
Ecouter BONJOUR TRISTESSE (livre audio) © Frémeaux & Associés / Frémeaux & Associés est l'éditeur mondial de référence du patrimoine sonore musical, parlé, et biologique. Récompensés par plus de 800 distinctions dont le trés prestigieux "Grand Prix in honorem de l'Académie Charles Cros", les catalogues de Frémeaux & Associés ont pour objet de conserver et de mettre à la disposition du public une base muséographique universelle des enregistrements provenant de l'histoire phonographique et radiophonique. Ce fonds qui se refuse à tout déréférencement constitue notre mémoire collective. Le texte lu, l'archive ou le document sonore radiophonique, le disque littéraire ou livre audio, l'histoire racontée, le discours de l'homme politique ou le cours du philosophe, la lecture d'un texte par un comédien (livres audio) sont des disques parlés appartenant au concept de la librairie sonore. (frémeaux, frémaux, frémau, frémaud, frémault, frémo, frémont, fermeaux, fremeaux, fremaux, fremau, fremaud, fremault, fremo, fremont, CD audio, 78 tours, disques anciens, CD à acheter, écouter des vieux enregistrements, cours sur CD, entretiens à écouter, discours d'hommes politiques, livres audio, textes lus, disques parlés, théâtre sonore, création radiophonique, lectures historiques, audilivre, audiobook, audio book, livre parlant, livre-parlant, livre parlé, livre sonore, livre lu, livre-à-écouter, audio livre, audio-livre, lecture à voix haute, entretiens à haute voix, parole enregistrée, etc...). Les livres audio sont disponibles sous forme de CD chez les libraires et les disquaires, ainsi qu’en VPC. Enfin certains enregistrements de diction peuvent être écoutés par téléchargement auprès de sites de téléchargement légal.