Une place de choix dans toutes les discothèques par Percussions

« Directeur de la collection dont cet album fait partie (The Quintessence), Alain Gerber sait toujours trouver les formules qui font mouche ; en introduisant son commentaire par "Qu’a-t-il inventé ? Presque rien. Qu’a-t-il changé ? Presque tout.", et Gerber dit presque tout sur Kenny Clarke dans un texte pointu et plein de verve, comme d’habitude. Chaque disque propose dix-huit morceaux dont les dates d’enregistrement vont du 8 mars 1938 au 21 décembre 1949 ; mais pourquoi donc n’avoir pas présenté les morceaux dans l’ordre chronologique des enregistrements et pourquoi n’avoir pas indiqué les noms des compositeurs ? Les musiciens qui jouent avec le batteur sont évidement et heureusement nommés. L’ensemble des interprétations dessine clairement le sillon tracé par Clarke dans l’Histoire du jazz et marque les rencontres parfois surprenantes qu’il a faites. Trois remarques : dans Jabhero (I-18), l’instrument de Chino Pozo n’est-il pas un bongo et non pas des congas ? –commentant la gravure de I’ve Found a New Baby (I-3) Gerber écrit : "…il (Kenny) se produisait aussi bien au vibra qu’aux tambours. Aussi ne faut-il pas s’étonner qu’il ait choisi le xylophone pour s’exprimer…" et quelques mots plus loin, "Il se révèle du reste, en particulier dans ce morceau, un très bon spécialiste des plaques de métal qu’avant lui, Adrain Rollini et Red Nervo avaient imposées dans le jazz" ; à l’écoute, Kenny semble bien jouer du xylo et non du vibra – ce que confirme le texte anglais du livret – qu’entend Gerber par "une touche d’afro-cubanisme" sensée "relever" - le texte anglais dit même " spiced" ! – la composition de Tadd Dameron Bah-U-Bah ? Album plus (?!) qu’exceptionnel qui tiendra une place de choix dans toutes les discothèques. » PERCUSSIONS