Travail sérieux, et musicalement, passionnant Le Cri du Coyote

« Le concept fera bondir, plus ou moins haut, selon les connaissances des amateurs : le rock ‘n’ roll n’est pas né avec Elvis ? il est bien une musique mixte (blanche/noire) ? il existait avant la révolte adolescente ? il fut d’abord musique de danse ? Autant de questions qu’il faudra un jour remiser, lorsque l’histoire musicale sera enfin vraiment déchiffrée, et rapportée seulement aux faits et aux mentalités... » J. B. – LE CRI DU COYOTE

« Le concept fera bondir, plus ou moins haut, selon les connaissances des amateurs : le rock ‘n’ roll n’est pas né avec Elvis ? il est bien une musique mixte (blanche/noire) ? il existait avant la révolte adolescente ? il fut d’abord musique de danse ? Autant de questions qu’il faudra un jour remiser, lorsque l’histoire musicale sera enfin vraiment déchiffrée, et rapportée seulement aux faits et aux mentalités. Gérard Herzhaft, dans un livret instructif et clair, visite les "Roots of Rock N’ Roll" sur les traces de blues, jazz, country, swing (etc). Il fait le lien avec les spectacles (vaudevilles, medecine shows), les réalités raciales, les influences géographiques (Hawaii, rapports Nord-Sud), n’oublie pas la Nouvelle Orléans (véritable berceau ? peut-être bien), s’appuie sur les sons ("Matchbox", Blind Lemon Jefferson, "Milk Cow Blues", Sleepy John Estes), montre les apports du boogie-woogie et du western swing et passe ainsi "des plantations aux salles de bal" (CD 1) au triomphe du "swing partout" (CD 2). On peut ergoter à l’infini sur le "premier morceau de Rn R’" ("Talking about You" de Milton Brown ?), cela n’apporterait rien ; de même sur les différents sens des mots (Rock/Roll débat auquel, Nick Tosches apportait (dans "Country") beaucoup d’éléments. En revanche, il est bien de souligner – c’est le cas ici – l’apport de Bob Dunn ou Django Reinhardt sur des musiciens de l’époque. Ou rappeler les "mélanges" (Emmett Miller avec Tommy Dorsey et Eddie Lang). Donc en invitant d’abord à écouter la réalité, au-delà des images fixées par les 50’s. La vérité est complexe, mouvante, comme la musique, et l’on attend le volume 2. A écouter sans anachronisme (Elvis naît en 1935), pour profiter de ce travail sérieux, et musicalement, passionnant. La discussion reste ouverte. » J. B. – LE CRI DU COYOTE