Extrêmement joyeux par Juke Box Magazine

« La musique qui donne envie de bouger existe depuis longtemps, depuis toujours peut-être, mais le phénomène prit de l’ampleur au début du 20 ème siècle. Le charleston, jitterburg et autres lambeth walk choquent les prudes et font danser la jeunesse. L’Amérique s’impose rapidement comme la grande pourvoyeuse. ... » Jean-William THOURY – JUKEBOX MAGAZINE

« La musique qui donne envie de bouger existe depuis longtemps, depuis toujours peut-être, mais le phénomène prit de l’ampleur au début du 20 ème siècle. Le charleston, jitterburg et autres lambeth walk choquent les prudes et font danser la jeunesse. L’Amérique s’impose rapidement comme la grande pourvoyeuse. Les Européens se trémoussent aux sons du jazz, ils sont swing, zazous, etc. Les régimes totalitaires n’apprécient pas du tout, mais ne parvinrent pas à endiguer ce mouvement de plus en plus populaire qui finit par donner naissance au rock ‘n’ roll dont l’explosion date officiellement de 1954 mais dont les prémices sont audibles depuis déjà longtemps. Après nous avoir régalé avec des compilations vouées à cette période, "Roots of Rock ‘N’ Roll Vol. 1 & 2", Frémeaux revient sur le sujet d’une manière approfondie et propose de poursuivre la collection en consacrant chaque nouveau volume à une année spécifique. Les 36 titres réunis ici datent de 1947. Un livret de 40 pages, avec 15 photos, biographies, courtes mais renseignées (en français et en anglais) de chaque artiste. Blues, jazz, R&B, gospel, country sous toutes ses formes (y compris une irrésistible version de "Cigarettes, Whisky Et P’tites Pépées"), variétés, boogie et dance – de l’époque ! – s’y côtoient avoir bonheur. La sexualité est souvent apparente, notamment chez Roy Milton ("Je veux une « Big Fat Mama » qui sache quoi faire…"), Julia Lee, grande spécialiste du texte leste, et Lightnin’ Hopkins qui, avec "Let Me Play With Your Poodle" (Laisse moi jouer avec ton caniche), utilise une métaphore canine là où on l’attendait féline. Loin d’être un pensum à la valeur principalement historique, le disque se révèle extrêmement joyeux. Il est évident qu’écouter ces artistes fantastiques à la radio ou sur les juke-boxes ne pouvait que susciter des vocations comme celles de Bill Haley, Elvis Presley, Little Richard, etc. » Jean-William THOURY – JUKEBOX MAGAZINE