« Abdullah Ibrahim » par Jazz Magazine

Il a 44 ans, se fait appeler Abdullah Ibrahim depuis une décennie, évolue en exil, à l’abri de l’apartheid, et donne ici, en France, l’un des concertes les plus majestueux de sa carrière, un concentré de lui-même, une déclaration musicale à cœur ouvert. « Tout » Abdullah Ibrahim est là, contenu dans 75 minutes de progression solitaire au gré de mélodies populaires sud-africaines, au fil de chants d’église revisités, aux rythmes d’une hymnodie festive métamorphosée, à la force d’un swing déchaîné, d’une profondeur harmonique chargée d’un sens inédit. Le Duke et Monk, ses meilleurs alliés, sont là, sous-jacents. L’Occident « savant » est présent également, par touches délicates, jamais parvenues pour autant. Pas une seconde on ne perd le fil de sa pensée. Une splendeur, un défi lancé à l’avenir du jazz…
L.S. – JAZZ MAGAZINE