"Les éditions Frémeaux & Associés (la librairie sonore) ont sorti il y a quelque temps un double album CD accompagné d'un livret fort documenté et illustré retrouvant des enregistrements d'Henri Salvador entre 1942 et 1948. Un coffret à (re)découvrir alors que le crooner vient de disparaître.
Les hommages pleuvent. Décédé mercredi dernier à l'âge de 90 ans, Henri Salvador vient d'emporter avec lui sa "Maladie d'amour" (enregistrée en 1948 avec sa seule guitare). Et l'on mesure vraiment toute l'étendue du répertoire du crooner français allant de la chanson quasi réaliste avec des 'r' encore pas mal roulés et des rythmes légèrement jazzy - "C'est la Première fois" - (années 1942-43 avec le Ray Ventura y su Orquestra de Jazz) jusqu'à "Chambre avec vue" (2000, Virgin) ou encore le dernier album (2006) "Révérence". Une discographie importante, pas toujours passionnante loin de là, mais profondément marquée par le goût du rythme, surtout les influences brésiliennes. Gilberto Gil, qui va donner deux concerts les 5 et 6 avril prochains à la Cité de la Musique à Paris, a salué Henri Salvador comme l'un des compositeurs "les plus différents et pluriels de la musique européenne".
Les débuts de Salvador sont surtout associés à l'orchestre de Ray Ventura au milieu de la Seconde guerre mondiale. Mais rapidement, il multiplie les genres. Dans les CD de Frémeaux, on découvre ainsi ses dons d'imitation dans une sorte de sketch particulièrement daté (1945), "Le Collaborationniste", où il fait entendre les voix de Jouvet, Rému et Guitry. Et puis il va enchaîner avec Ventura et son Orchestre à la fois des curiosités ("Monsieur de La Palice") et déjà des tubes "Maria de Bahia", "Open the door Richard" avec son groupe Les collégiens de Paris.
On retrouve aussi (1948, en solo avec sa guitare) le romantique "Clopin-clopant" ou sa célébrissime "Maladie d'amour" (le chant des 'p'tits zozios' ouvre la chanson avant d'entendre son merveilleux parler antillais). Mais le jazz n'est jamais loin ("Amstrong, Duke Ellington, Cab Calloway"...) et d'autres genres ("Parce que ça me donne du courage" avec notamment ce "quand l'facteur part en tournée/on l'entend toute la journée/fredonner..."). Et pas question pour lui apparemment de rejeter la déconnade ("Chanson surréaliste"). Même sur les rythmes 'chauds' comme "La Samba de là-bas", où ça parle des filles bien sûr, ou "Le yeux des muchachos". A faire pleurer... de rire ! Cette intégrale "Salvador 1942-1948" (vol 1) a reçu le Grand Prix de l'Académie Charles Cros et le label 'Disque d'émoi' de Jazz magazine." Jean-Pierre Bourcier - LA TRIBUNE © 2008 La Tribune
Les hommages pleuvent. Décédé mercredi dernier à l'âge de 90 ans, Henri Salvador vient d'emporter avec lui sa "Maladie d'amour" (enregistrée en 1948 avec sa seule guitare). Et l'on mesure vraiment toute l'étendue du répertoire du crooner français allant de la chanson quasi réaliste avec des 'r' encore pas mal roulés et des rythmes légèrement jazzy - "C'est la Première fois" - (années 1942-43 avec le Ray Ventura y su Orquestra de Jazz) jusqu'à "Chambre avec vue" (2000, Virgin) ou encore le dernier album (2006) "Révérence". Une discographie importante, pas toujours passionnante loin de là, mais profondément marquée par le goût du rythme, surtout les influences brésiliennes. Gilberto Gil, qui va donner deux concerts les 5 et 6 avril prochains à la Cité de la Musique à Paris, a salué Henri Salvador comme l'un des compositeurs "les plus différents et pluriels de la musique européenne".
Les débuts de Salvador sont surtout associés à l'orchestre de Ray Ventura au milieu de la Seconde guerre mondiale. Mais rapidement, il multiplie les genres. Dans les CD de Frémeaux, on découvre ainsi ses dons d'imitation dans une sorte de sketch particulièrement daté (1945), "Le Collaborationniste", où il fait entendre les voix de Jouvet, Rému et Guitry. Et puis il va enchaîner avec Ventura et son Orchestre à la fois des curiosités ("Monsieur de La Palice") et déjà des tubes "Maria de Bahia", "Open the door Richard" avec son groupe Les collégiens de Paris.
On retrouve aussi (1948, en solo avec sa guitare) le romantique "Clopin-clopant" ou sa célébrissime "Maladie d'amour" (le chant des 'p'tits zozios' ouvre la chanson avant d'entendre son merveilleux parler antillais). Mais le jazz n'est jamais loin ("Amstrong, Duke Ellington, Cab Calloway"...) et d'autres genres ("Parce que ça me donne du courage" avec notamment ce "quand l'facteur part en tournée/on l'entend toute la journée/fredonner..."). Et pas question pour lui apparemment de rejeter la déconnade ("Chanson surréaliste"). Même sur les rythmes 'chauds' comme "La Samba de là-bas", où ça parle des filles bien sûr, ou "Le yeux des muchachos". A faire pleurer... de rire ! Cette intégrale "Salvador 1942-1948" (vol 1) a reçu le Grand Prix de l'Académie Charles Cros et le label 'Disque d'émoi' de Jazz magazine." Jean-Pierre Bourcier - LA TRIBUNE © 2008 La Tribune