Tandis que les noirs Américains inventaient le jazz en défilant en défilant dans les rues de la Nouvelle-Orlé&ans, les descendants des esclaves de Martinique et Guadeloupe inventaient la biguine dans les orchestres de carnaval de Saint-Pierre puis Fort de France. Comme le jazz de la Nouvelle-Orléans se fit connaître sur disque à Chicago et New York, c’est à Paris que la biguine fut fixée dans la cire. Attirés par le succès que celle-ci y rencontrait, les meilleurs musiciens antillais affluèrent en effet dans la capitale dès 1924 et multiplièrent les enregistrements à paertir de 1929, à la suite du clarinettiste Alexandre Stello, du violoniste Ernest Léardée, du tromboniste Archange Saint-Hilaire ou de la chanteuse Léona Gabriel. Ce sont ces faces Odéon, Parlophone, Columbia et Pathé qui sont enfin rééditées après des années d’oubli. Deux CD et un passionant livret de vingt-deux-pages pour revivre les grandes heures du Bal colonial de la rue Blomet.
Franck BERGEROT - LE MONDE DE LA MUSIQUE
Franck BERGEROT - LE MONDE DE LA MUSIQUE