C’est donc à Austin, Texas que Benoît est allé réaliser son rêve américain. Il s’entoure ici d’une rythmique millésimée : « Uncle » (« Unk ») John Turner (premier batteur de Johnny Winter) et les bassistes français (mais émigrés au Texas) Pierre « Pitou » Pelegrin et Jean-Jacques Barrera. A la guitare, un métis mescalero d’El Paso, Hector « Araare », Watt (« L’araignée » !) : un killer tout en souplesse, typiquement Texan. L’arme secrète réside ici dans les West-Side Horns. Si ce disque affiche son pedigree sans ostentation, ces musiciens sont loin de sonner comme des requins appointés pour l’occasion. Ce sont les pistes lentes qui dominent la première moitié de ce disque (« Gare ta voiture Dans l’Allée », « Toujours Demain », « T’es la seule »). Ceci permet à la section de cuivres de s’installer dans le paysage, mais l’amateur « lambda » du Texas Blues aura peut-être d’abord le sentiment de rester sur sa faim. C’est sans compter avec « Hey, toi », un double-shuffle qu’on croirait issu du répertoire des early T.Birds : la rythmique de J.J. Barrera et « Unk » Turner roule comme une turbine, et l’harmo de Benoît, sobre et bien dans l’esprit, enfonce le clou. Quant à « 10 h ½ à « Chez Nous », c’est un Texas-shuffle instrumental : emporté par le groove de Pelegrin, tonton Benoît s’en donne à cœur joie au chromatique ! « Blues en la noche » le présente en duo avec Randy Garibay, venu vocaliser en espagnol et en voisin sur cet extrait de son répertoire et, surtout, décocher un solo de guitare mémorable. De la plage 7 à la plage 13, bien calé dans l’ambiance, Benoît convainc définitivement. « J’entends ton taxi qu’arrive » (encore un slow-blues), est traversé d’un solo torride d’Hector Watt sur ses six cordes. « J’suis pas l’homme qui t’faut » est un rockabilly à la touche western-swing, avec le renfort du leader-fondateur des Tail Gators, Don Leasy (à la steel guitar et à la guiatre électrique). On ne relâche pas la pression avec « Tu sais rien », un Texas-swing shuffle : tandis que les cuivres poussent à la roue, Hector « l’Araignée » se fend à nouveau d’un solo RENVERSANT, et quand Benoît sort enfin l’harmo de sa poche, on se retrouve dans un claque miteux d’Austin à sabrer la tequila-mezcal ! « C’est Moi qui tiens l’volant » est peut être mon titre favori : une irrésisitble rumba/mambo, aux paroles estampillées Blue Boy. La rythmique et les claviers s’en paient une tranche, et pour vous situer le mood, on pense à celui, feignant des tout premiers JJ Cale…Vient alors un morceau que Benoît avait écrit avec Steve Verbeke, « Un sale boulot ». Outre la voix bien sûr, les West-Side Horns, la guitare d’Hector Watt et le solo de Benoît marquent la différence de belle manière. « Rentrer chez moi » la joue zydeco, avec Don Leady de retour à la guitare et à…l’accordéon ! Avant le remix « FM » (?!) de la plage titulaire, « Tous les jours » conclut sur un Texas rockin’blues très T. Birds. Wow, gringo !
Patrick DALLONGEVILLE - PRESTO
Patrick DALLONGEVILLE - PRESTO
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