Dollar Brand Abdullah Ibrahim par Jazz Man

“Ce disque est la nouvelle édition numérique d'un album publié en 1991 chez les Suisses de Plainisphare, sous le même titre mais pas avec les mêmes attributions quant aux titres, ni la mâme pochette. L'autoportrait en noir et blanc, façon masque africain, aété remplacé par une peinture de Chica, plus colorée. C'est d'ailleurs entre ces deux figurations d'un même homme, entre les plus sombres et plus sobres traits de la mélancolie et des passages plus vifs et joyeus, qu'oscille en permanence ce récital en solo, capté le 18 Juin en 1978 au festival de Nyon. Traversant une période d'exil, le pianiste alors de plus en plus en solitaire. Cet album n'apportera rien de nouveau pour les fans: thématique du ressaisissement, travail sur la mémoire, celle d'Ellington et des grands pairs du jazz, celle de l'idiome sud-africain, que le pianiste approfondit sans jamais se répéter entre standards universels (Take The A Train)  et classiques personnels (Ishmael, Children Of Africa), parcourant toute la palette qu'offrent les 88 touches. Percussioniste ici, mélodiste là, en toute sérénité puis emporté dans un torrent de notes, faussement classique, vraiment original, Abdullah Ibrahim se montre tel qu'en lui-même: singulièrement multiple. Et dans ce jeu de réflexions avec les nombreuses facettes qui ont construit sa personnalité, le pianiste s’est toujours montré le plus convaincant, le plus brillant, le plus émouvant, seul en scène.”
Jacques DENIS, JAZZ MAN