"Il existe une conception de la philosophie, censée éveiller l’esprit de l’homme, afin de le conduire vers l’autonomie et l’émancipation. Vraisemblablement, André Comte-Sponville se situe dans cette réappropriation des ‘Lumières’ où le dialogue et la simplicité coïncident avec le savoir et le plaisir de penser. Et, ce dernier ouvrage ‘L’Esprit de l’Athéisme’ en est une preuve irréfutable. Poser la question de Dieu, de la religion, de l’athéisme, dans une période aussi propice au conflit, à l’invective et au manichéisme apparaît périlleux, si ce n’est hasardeux. Pourtant, le contenu, en accord avec la clarté de l’écriture (propre à l’auteur), réussit à poser un certain nombre de problématiques avec douceur et réflexion, se refusant au radicalisme ou au dogmatisme.
Car, il existe, en dehors de l’agnosticisme, deux formes d’athéisme. Une première figure, virulente, dé-constructrice, celle de Nietzsche, Freud, Marx ou Onfray, qui refuse les compromis, la discussion et sacrifie violemment le passé sur l’autel de l’immanence. La seconde, dont se réclame l’auteur, est plus pédagogique, plus souple, veut relier, préserver et se constitue de mémoire et de transmission. Une espèce d’athéisme à ‘la fidélité sans foi’ qui démythologise, à la manière de R.Bultmann, c’est-à-dire vide le religieux de son essence divine, pour en exalter la paternité et les responsabilités humaines.
Si l'on pourra, malgré tout, regretter quelques fois le manque de précision de certains propos (le problème de la morale semble un peu vite évincé) et des convictions un peu trop consensuelles, l'ouvrage préserve l’avantage incontestable d’amener à penser l’altérité et sa foi personnelle avec discernement et précaution. ‘L’Esprit de l’Athéisme’ a surtout “l’esprit ludique”."
par Thomas Yadan - EVENE.FR
Car, il existe, en dehors de l’agnosticisme, deux formes d’athéisme. Une première figure, virulente, dé-constructrice, celle de Nietzsche, Freud, Marx ou Onfray, qui refuse les compromis, la discussion et sacrifie violemment le passé sur l’autel de l’immanence. La seconde, dont se réclame l’auteur, est plus pédagogique, plus souple, veut relier, préserver et se constitue de mémoire et de transmission. Une espèce d’athéisme à ‘la fidélité sans foi’ qui démythologise, à la manière de R.Bultmann, c’est-à-dire vide le religieux de son essence divine, pour en exalter la paternité et les responsabilités humaines.
Si l'on pourra, malgré tout, regretter quelques fois le manque de précision de certains propos (le problème de la morale semble un peu vite évincé) et des convictions un peu trop consensuelles, l'ouvrage préserve l’avantage incontestable d’amener à penser l’altérité et sa foi personnelle avec discernement et précaution. ‘L’Esprit de l’Athéisme’ a surtout “l’esprit ludique”."
par Thomas Yadan - EVENE.FR