« Une histoire de Babar fraîche et limpide » par Piano le Magazine

Il était une fois une petite fille en vacances dans sa famille, qui n’aimait pas ce que son oncle jouait au piano… « Oh, que c’est ennuyeux ce que tu joues là », lui dit-elle, en posant sur le pupitre son album de Babar. « Tiens, joues moi ça ! ». La scène se déroule à Brive la Gaillarde, un après midi de Juillet 1940 et Francis Poulenc vient de détourner son attention de ses compositions pour faire plaisir à sa nièce, âgée de quatre ans. Il en est sorti une histoire de Babar fraîche et limpide, très respectueuse de l’œuvre de Jean de Brunhoff, que Bruno Belthoise, pianiste-conteur, a enregistré, texte et musique avec la complicité du pianiste Laurent Martin. Cette musique a tout pour séduire pour les enfants, pourtant Francis Poulenc avouait « l’écrire avec l’espoir d’amuser les grands enfants également ». Devant de tels trésors de poésie et d’inventivité, comment rester indifférent ? Bruno Belthoise s’attaque ensuite au Carnaval des animaux, réduit pour deux pianos, qu’il met en texte avec la complicité de Béatrice Belthoise. Petits et grands ont alors rendez-vous avec un orchestre « faunharmonique », les entrechats des éléphants, des hémiones qui déraisonnent, des tortues qui exultent au son de French Cancan, et enfin le « Pianistus Obsessionus Exerçopode », (littéralement, pianiste que seul l’exercice de ses doigts intéresse), dont on apprend qu’il est prisonnier de ses exercices quotidiens, qu’il s’agit d’un mammifère solitaire, mais qui se prête volontiers à diverses démonstrations de ses capacités, surtout lorsqu’il se sent observé…
PIANO LE MAGAZINE