Arrêtons nous sur la première des deux nouvelles : « Le licencié de verre ». Rodaja, jeune homme misérable, n’a qu’une obsession : apprendre. Deux gentilshommes, étudiants à Salamanque, l’ayant croisé en chemin, lui proposent de le prendre à leur service et de financer ses études. Pris en charge durant trois ans, notre héros se laissera tenter par un grand périple qui le conduira en Italie et en Flandres. A son retour, une femme, objet de toutes les convoitises masculines, succombe à son charme et à son intelligence. Rodaja reste impassible. Elle tente alors de le rendre amoureux par un mets qui manque de le faire mourir : au sortir d’un long coma, notre héros se croit en verre. Il est inapprochable. Plus : infréquentable. L’homme fragile ne cesse de dire ses quatre vérités au monde…Cette nouvelle, composée avec maestria, est une fable que sert merveilleusement le talent de Michel Bouquet qui donne au regard de Cervantès sur le monde, à sa phrase, la puissante avidité du buvard.
J.S. - LIRE
J.S. - LIRE