Le Hasard (ou plus prosaïquement La loi sur le domaine public) a bien fait les choses : s’arrêter en 1957 permet de savourer les meilleur millésime de Dinah. Sur cette période, on peut sélectionner n’importe quoi, il n’y à que des morceaux d’anthologie. Et discuter le choix du Compilateur (ici, l’excellent jean Buzelin). Revient inévitablement à parler de soit. Exemple : si je devait choisir un morceaux (mais pourquoi ne pas les prendre tous ?) des Fameux concerts avec Terry, Brown, Ferguson, je suis sûr qu’au bouleversant No More retenu ici, je préférerais Comes Rain Or Comes Shine. Ne me demander pas pourquoi. Ou plutôt si, demandez le moi. Car ce n’est pas seulement parce que Dinah Washington investit chaque mots du texte de Jhonny Mercer et et chaque notes de la superbe mélodie de Harold Arlen. C’est Aussi qu’aux mesures 25 et 26, la façon dont la chanteuse dit « Day may be cloudy or sunny » m’excite terriblement. Et j’en suis pas le seul si je juge les réactions du public californien.A propos de public, Il me faut signaler que le disque 6 et 14 du premier CD (à partir de Good Daddy Blues) ne sont pas les versions studios (auquel cas l’ordre chronologique n’aurait pas été respecté, alors qu’il est) mais des extraits d’un autre concert californien, organisé par Gene Norman. Dans le Livret, écrit que ce public noir enthousiaste et réactif « pousse la chanteuse à se surpasser.» là je ne suis pas daccord. En faite les réactions enthousiastes du public (très présente dans l’enregistrement) pousse l’auditeur à apprécier davantage la musique. Il se passe la même chose lors d’un concert, d’une représentation théâtrale ou d’une rencontre sportive : l’émotion collective enrichit les émotions individuelles. Bien que cela soit un peut différent on pourrait aussi comparer ce phénomène à ce qui nous faut aimer un disque d’avantage quand on vient d’en lire l’éloge par notre critique préféré. Mais pour revenir à Dinah et son chant dans ces morceaux là, j’ai envie de dire (même si comme toujours elle chante très bien) qu’elle n’y fait rien d’exceptionnel, qu’on l’a connue plus inspiré, plus saignantes en d’autre occasions. Dans Come Rain Or Come Shine, par exemple. On a toutefois bien fait d’inclure ici ces cinq titres qui avait été publiés il y a plus d’une trentaines d’années sur un LP Vogue intitulé « Blue Jubilee », et qui à ma connaissance n’avait jamais été réédités. J’adore écouter ce genre d’anthologie sans regardé au préalable l’emballage ou le livret, en me laissant surprendre par l’irruption d’une interprétation, d’un solo momentanément oublié, Car il n’y à rien de plus surprenant que d’être surpris par quelque chose que l’on connaît. Cette fois ci l’émotion la plus intense est venue d’un accompagnateur. Dès le début du titre 6 du cd1 ? Ill Never Be Free, on entend plus que le son miraculeux le tempo implacable, le swing irresistible d’une guitare, Freddie Green…
Guy CHAUVIER – JAZZ CLASSIQUE
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