Une petite bêtise moyenâgeuse, voilà comment Flaubert parlait de sa légende de Saint Julien l’Hospitalier. Un récit tiré de la Légende Dorée, que Jacques de Voragine écrivit six siècles auparavant et qui contait la vie de quelques 180 saints. S’inspirant d’un vitrail de la cathédrale de Rouen qui racontait la destinée du saint homme, l’auteur de Madame Bovary entreprend de raconter cette histoire à sa façon, onctueuse et riche de détails. Fils de gentilhomme, grand veneur, qui occit à tour de bras tous les animaux qui se présentent à lui, Julien voit un jour un énorme cerf noir qu’il vient de mortellement toucher, lui prédire avant de s’écrouler qu’un jour prochain il tuera ses propres parents. La justice divine, puisque s’en est une, finira par s’accomplir malgré les précautions du chasseur repenti. Ce fougueux rendez-vous avec le destin qui se termine par une belle rédemption, nécessaire en cas de sainteté, nous est raconté d’une voix encore claire, jeune et d’une théâtralité désuète propre à l’époque, par Bruno Crémer, pris sur le vif de ses jeunes années. Encore vert, pour dire le chasseur.
Bernard ROISIN – LE JOURNAL DU MEDECIN
Bernard ROISIN – LE JOURNAL DU MEDECIN