« Prenons Blues for Alice de Charlie Parker et l’étrange progression harmonique de ses quatre premières mesures. 0’06-0’07 : I en Fa soit sur un accord Fa-La-Do-Mi alors que le blue appellerait la blue note mi bémol ( Fa-la-do-mib). La mélodie de Charlie Parker insiste sur ce mi naturel – la deuxième note longue – et revendique clairement son intention d’attirer le blues sur le terrain de l’harmonie fonctionnelle classique dont il veut tirer tout le potentiel. Ce qu’il fait aussitôt en multipliant les II/V7n modulants. 0’08-0’09 : II/V7 en Ré 0’09-010 : II/V7 en Do. 0’11-0’12 : II/V7 en Si bémol. Mais restons-en là. Car nous entrons dans un nouveau chapitre, celui de bebop. Précisons juste que les harmonies de Blues for Alice (que Charlie Parker reprend dans Sisi et Laird Baird) parurent tellement étranges aux musiciens français qu’ils lui donnèrent le nom de blues suédois. »
Par Franck Bergerot — JAZZ MAGAZINE – JAZZ MAN
Par Franck Bergerot — JAZZ MAGAZINE – JAZZ MAN