La question de la mort est au cœur de l’œuvre de Tolstoï. Dans Guerre et Paix (1869), le prince André, blessé à la bataille de Borodino, découvre la paix intérieure en suivant au-dessus de lui la dérive des nuages. C’est l’expérience de l’amour océanique comme retour dans le grand tout de l’individu séparé. Semblable sérénité envahit le moujik Platon Karataïev acceptant que sa mort ait sa place dans le cycle éternel de la vie. Avec La mort d’Ivan Ilitch (1886), ce thème est pour Tolstoï l’occasion d’une virulente dénonciation de l’imposture sociale. Face à la mort, toute vanité est devenue impossible. Satisfait de son appartenance à la haute société, le juge Ivan Ilitch, en apprenant sa mort prochaine, découvre ce que fut sa vie. C’est la gravité de cette révélation et l’agonie rédemptrice qui la suit que traduit formidablement la lecture de Christophe Lemée.
Par Jérôme SERRI – LIRE
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