"Ce coffret est indispensable dans la discothèque de tous les gens bien, je ne parle pas des notables, mais des gens qui apprécient Georges Brassens. Et ils sont nombreux, et pas seulement ceux qui, comme les gens de mon âge, ont eu la chance de vivre en même temps que lui, comme d’autres ont eu la chance de vivre à la même époque que Rimbaud, Villon ou ont vu jouer Molière lui-même. Certains, aveuglés par la richesse du texte poétique, ont cru que Brassens n’était pas un grand musicien. Qu’ils écoutent ce double disque d’instrumentaux du guitariste Rodolphe Raffali qui traite les musiques de Georges Brassens à la manière d’un Django Reinhardt, avec une sensibilité, une grâce, une inventivité et un respect hallucinants. « Le meilleur instrumental des musiques de Brassens », dit Pierre Schuller (www.aupresdesonarbre.com) grand spécialiste du pornographe du phonographe. Et pourtant, Sidney Béchet, comme Claude Bolling s’y étaient essayé, et déjà, c’était beau. Mais là, de « Mon vieux Léon » qui tirerait des larmes à un conseiller fiscal à « La marine » qui réjouirait un employé des Pompes funèbres, de sa divine version des « Passantes » aux « Copains d’abord » en bossa nova en passant par « Les Sabots d’Hélène », il n’y a rien à jeter, comme il n’y avait rien à jeter dans l’œuvre de Brassens. C’est que Rodolphe Raffalli, comme ses acolytes Doudou Cuillérier (g), Max Robin (g) et Antonio Licusati (b) ont Brassens au fond du cœur. Ils sont, comme il l’était, modestes, discrets, humains autant qu’artistes, à l’écoute des autres, ils ont fait leur ce distique qui résume le grand Georges : « Gloire à qui, n’ayant pas d’idéal sacro-saint / se borne à ne pas trop emmerder ses voisins !», un distique qui devrait être gravé au fronton des monuments publics. Ça nous ferait des vacances. Ce coffret, donc, pour bien me faire comprendre, est à acheter d’urgence en plusieurs exemplaires, car, en plus, on peut l'offrir. On ne fera que des heureux."
par Michel BEDIN - ON-MAG
par Michel BEDIN - ON-MAG