Le premier volume de cette intégrale essentielle s’était conclu sur le concert de Philadelphie du 5 juin 1945, celui-ci s’enchaîne naturellement avec les légendaires sessions Dial organisées le lendemain à New York autour du vibraphoniste Red Norvo, où figure Slam Slam Blues, chef-d’œuvre qui entre autres illuminait le disque-catalogue de la défunte Guilde du Jazz. Suivent la séance Apollo sous la houlette du pianiste Sir Charles Thompson, celle pour Savoy avec le jeune Miles Davis, et la célébrissime journée du 25 novembre 1945 où, aux côtés de Miles Davis et Dizzy Gillespie, Parker grave Billie’s Bounce, Now’s The Time et surtour le ravageur Koko. Et les faces légendaires suivent : concerts avec Dizzy Gillespie à Hollywood, dont un Jazz At The Philarmonic auquel se joint en outre Lester Young, séance californienne pour Dial avec Dizzy et Lucky Thompson, et enfin concert au Finale Club de Los Angeles avec Miles Davis en mars 1946. Si l’on y réfléchit, il est assurément providentiel et même prodigieux que cette musique qui se confond avec l’histoire ait été fixée et nous soit restituée dans des conditions aussi somptueuses tant d’années plus tard. Tant d’autres se sont évanouies à jamais.
C’est que les phrases vertigineuses, les audaces harmoniques, l’incroyable autorité mélodique et rythmique de Charlie Parker demeurent aujourd’hui l’inspiration de milliers de musiciens, qui ne se limitent pas à l’imiter mais assimilent son langage et ses fortunes pour trouver leur voie propre. A ce titre mais aussi pour le bonheur qu’elle suscite, cette saga soignée et intelligemment documentée mérite tous les éloges.
CLASSICA
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