"Rumba et guaracha, c’est le titre du 4ème volume de la seconde partie de l’Anthologie des Musiques de danse. C’est dire combien il sera difficile (et déconseillé aux cardiaques) d’essayer de danser les vingt plages d’affilée. Car la rumba, ça remue. Le premier air de ce CD, « Cubanchero », qui fut une scie vers les années soixante, en donne toutes les clefs. Présence dominante des bongos et des congas, qui remplaçaient les antiques « cajones », caisses de bois pour la morue, calls and responses à l’africaine entre le chanteur et le reste de l’orchestre, frénésie incandescente des rythmes venus tout droit des cérémonies de la santéria, cette religion syncrétique encore si populaire, ainsi que son nom, « Cubanchero », qui indique clairement l’origine de la rumba, Cuba. Et plus précisément Santiago de Cuba. Oui, il ne faut pas être fainéant pour danser la rumba, ou la guaracha, son homologue sarcastique et comique, pour qui parle espagnol. Avec un peu les mêmes orchestres que sur le CD précédent, Bolero, c’est-à-dire Benvenido Granda, Bobby Capo, Toña la Negra, mais égalementMachito, l’immensément connu en France Xavier Cugat ou le fabuleux joueur de conga Chano Pozo. Deux titres forceront votre attention : La célébrissime Cucaracha qui n’a plus de marijuana à fumer, la pauvre (autre époque !) joué par un saxophoniste assez doué, Charlie Parker, ainsi que « El Manisero », autrement dit Peanut Vendor, du compositeur d’opérette Moises Simons, le créateur de Toi, c’est moi, l’opérette dans laquelle on trouve l’immortel texte surréaliste « Sous les palétuviers » (ah viens dans mes palé, prends-moi sous les létu, aimons-nous sous les viers)."
par Michel BEDIN - ON-MAG
par Michel BEDIN - ON-MAG