Plaisir de la découverte de raretés Par Jazz Man- Jazz Mag

"Après-guerre, le paysage jazzistique français est foisonnant car pendant l'Occupation, radios, cabarets, casinos, palaces, cinémas, galas, compagnies de disques, chanteurs ont beaucoup fait travailler les jazzmen hexagonaux. Et les expatriés, comme Ray Ventura, sont très vite revenus dès la fin des hostilités. Résultat: dès 1945 un très grand nombre de musiciens, de solistes et d'orchestres de qualité sont en parfait "état de marche" sur le marché de la musique festive et dansante. Leur modèle quasi exclusif est le swing US des années 40. Pendant une dizaine d'années des flopées de 78-tours vont être produits et les surprises-parties vont en faire un usage intensif. Mais...cendres, rayures, aiguilles de phono hors d'usage vont martyriser ces fragiles galettes. Ces maltraitances expliquent que les collectionneurs de 78-t de cette période possèdent fort peu de disques en bon état. Conséquence: la qualité technique de certaines plages (assez peu en définitive) de ces deux CD est assez moyenne. Cela n'est pas gênant finalement car l'intérêt du superbe travail de sélection de Pierre Carlu est ailleurs: plaisir de la découverte de raretés et confirmation des talents de solistes et d'orchestrateurs des grands noms de ces années-là (Hubert Rostaing, André Ekyan, Noel Chiboust, Aimé Barelli, Alix Combelle...beaucoup de compagnons de routes de Django !). Si dans l'ensemble les enregistrements sélectionnés sont de grandes qualités et souvent surprenants, quelques arrangements sirupeux détonnent et, point faible quasi général, les batteurs sont assez lourdingues (obsédés par Gene Hrupa mais bien loin du maître...)."
Par Pierre-Henri ARDONCEAU- JAZZ MAN - JAZZ MAG