« Un enregistrement extraordinaire et bouleversant » par Le Nouvelliste (L’Express suisse)

Qu’y a t-il de plus merveilleux que de pouvoir apprendre de nouveaux mots, de nouvelles expressions pour élargir les horizons de la pensée et le champ de nos partages et de nos communications avec autrui ? Et pourquoi ne parlerions-nous pas un jour avec les oiseaux, si tant est que l’on pouvait apprendre leurs langages, leurs mots et, bien sûr, la manière de les moduler pour exprimer comme eux leurs émotions et leurs besoins, leurs joies et leurs amours, leurs craintes et leurs jalousies ? Car c’est de tout cela que parlent les oiseaux, comme les humains ou d’autres animaux, du matin au soir, dans les forêts ou les marécages, au sol ou en plein vol, à marée basse comme à marée haute, seuls dans leurs nids ou en groupes. Dans cet enregistrement extraordinaire et bouleversant de 10 CD réalisé par Jean C. Roché, 481 chants d’oiseaux de tous les pays d’Europe et du Maghreb sont ainsi répertoriés et classées, de près ou de loin, selon leurs différentes espèces et selon qu’ils soient mâles ou femelles, au cours de quatre saisons. Tous les chants d’amour des couples sont là, au cours de leurs parades printanières, ainsi que les ambiances très gaies des colonies d’été, les nombreux cris d’alarme diurnes ou nocturnes pour protéger leurs petits d’ennemis potentiels voisinent avec les chants isolés, souvent plus brefs, du plein hiver. Parmi les différentes sortes de fauvettes ou de mésanges, de pies bavardes ou non, de cormorans, de hérons ou de grèbes, de bergeronnettes, rouges-gorges, traquets et rousserolles, sans oublier les aigles, les buses, les vautours, les cigognes, les merles, les faucons et les milans, les innombrables modulations de leurs dialectes ne servent qu’un seul dessein, la plénitude d’une communication, dont nous sommes bien obligés d’avouer qu’elle nous échappe encore profondément. Jean BOREL – LE NOUVELLISTE (L’EXPRESS-SUISSE)