« Que reste-t-il d’une chanteuse, quand les poursuites et le promenoir à tout jamais se sont éteints ? Catherine Sauvage est de retour, en double disque habillée, tendre fantôme de nos enfances. Amorcer le chemin de la chanson demande un brin de folie: pas de loi si ce n’est celle du succès. La belle affaire ...
A l’orée des années soixante, il ne fallut pas cinq ans pour que l’aventure en effet devienne difficile aux vedettes, aux débutantes, aux lumières en devenir ou bien accomplies que la chanson de qualité portaient bien haut, parce qu’une vague de facilité submergea le doux visage de la poésie. Tout s’est effiloché, les tempéraments les mieux armés se sont pliés sous le joug du commerce. Un malheur, un vrai, celui de ne plus pouvoir exercer son art ou de parcourir en sourdine les sentiers de la gloire. Il est heureux d’entendre à nouveau Catherine Sauvage, quelque chose d’une chanteuse réaliste qui dévorait la Pléiade, rieuse pour conjurer les tragédies de l’histoire, éveillant aussi les consciences avec un air bravache. Il ne faut pas s’étonner dès lors qu’elle ait donné le meilleur d’elle-même avec Léo Ferré- mâtiné de Caussimon pour "Le temps du tango". L’atelier de Michel Legrand, Franck Aussman- en vérité Jean-Michel Defaye- Alain Goraguer lui donnait alors une série d'orchestrations de la plus belle eau : cordes serrées comme la soie, cuivres à la Stan Kenton en bustier flamboyant. Tout un monde est là, qui nous pince le cœur, nous rappelle que la rage et l’imagination peuvent bien se marier, que l’amour et les sensations simples n’interdisent pas la vigilance à l’endroit de la marche du monde. »
Par Frédéric CASADESUS – MEDIAPART
A l’orée des années soixante, il ne fallut pas cinq ans pour que l’aventure en effet devienne difficile aux vedettes, aux débutantes, aux lumières en devenir ou bien accomplies que la chanson de qualité portaient bien haut, parce qu’une vague de facilité submergea le doux visage de la poésie. Tout s’est effiloché, les tempéraments les mieux armés se sont pliés sous le joug du commerce. Un malheur, un vrai, celui de ne plus pouvoir exercer son art ou de parcourir en sourdine les sentiers de la gloire. Il est heureux d’entendre à nouveau Catherine Sauvage, quelque chose d’une chanteuse réaliste qui dévorait la Pléiade, rieuse pour conjurer les tragédies de l’histoire, éveillant aussi les consciences avec un air bravache. Il ne faut pas s’étonner dès lors qu’elle ait donné le meilleur d’elle-même avec Léo Ferré- mâtiné de Caussimon pour "Le temps du tango". L’atelier de Michel Legrand, Franck Aussman- en vérité Jean-Michel Defaye- Alain Goraguer lui donnait alors une série d'orchestrations de la plus belle eau : cordes serrées comme la soie, cuivres à la Stan Kenton en bustier flamboyant. Tout un monde est là, qui nous pince le cœur, nous rappelle que la rage et l’imagination peuvent bien se marier, que l’amour et les sensations simples n’interdisent pas la vigilance à l’endroit de la marche du monde. »
Par Frédéric CASADESUS – MEDIAPART