Le livret (28p) de Bruno Blum, explique les rapports d’Elvis avec les musiques américaines noires et blanches (1954-1958). On a un rappel historique sur l’origine des chansons (ex ; Love Me Tender) et le rôle des arrangements : la guitare de Scotty Moore, plus inspirée par Merle Travis ou Chet Atkins que les bluesmen. Parfois l’inspiration combine les sources : exemple de Mystery Train (Junior Parker) qui intègre l’accompagnement de Love Me Baby (l’autre face du 45t). Si on peut caractériser le côte blanc (Blue Moon Of Kentucky, Bill Monroe) et le côté noir (Hound Dog, Big Mama Thornton ou Shake Rattle And Roll, Big Joe Turner) l’auteur montre la convergence et donc le mérite d’Elvis. Ces évolutions du country boogie au country & western, vers le rockabilly, font d’Elvis un passeur, pétri de gospel, de swing et de l’influence de sa congrégation baptiste, hostile à la ségrégation. Chaque succès d’Elvis, au long des 3CD est précédé du titre (parfois deux versions) qui inspira la reprise. On peut donc apprécier les originaux et l’apport du King : au-delà de la voix (une des grandes du siècle dans ce genre) la mise en valeur (production accompagnements) est telle que la magie fonctionne encore après ces années. Un placement musical et historique. On ne s’en lasse pas.
J.B. - LE CRI DU COYOTE
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