Un coffret de 4 CD restitue le parcours et l’inspiration d’une grande interprète : Germaine Montero. A découvrir dans De l’Espagne à la France, vingt ans de chansons. Une artiste éprise de liberté. Née Germaine Heygel d’un père alsacien et d’une mère normande, est une actrice et chanteuse française, Germaine Montero a vu le jour le 22 octobre 1909 à Paris et est morte en juin 2000 dans le Vaucluse. Après avoir étudié le piano, le violon et le chant -ses parents rêvaient pour elle d’une carrière à l’opéra- elle va apprendre l’espagnol durant son adolescence après une installation à Valladolid. Son père débarquant dans le corps consulaire en République espagnole en 1932, Germaine peut alors encore améliorer son castillan. Mais, elle sacrifie d’abord au théâtre et, dès 23 ans, débute sur les planches sous ce nom hispanisant qui marquera sa vie d’artiste. Elle se met alors à jouer un répertoire variée, notamment du Federic Garcia Lorca qui la dirigera lui-même. La défaite républicaine sonne le glas de la vie espagnole de Germaine et de sa famille. En France, le public la découvre dans la comédie-ballet de Jean Anouilh, sur une musique de Darius Milhaud, Le Bal des voleurs, dont la première a lieu le 17 septembre 1938 au théâtre des Arts. Du théâtre à la chanson, il n’y a qu’un petit pas. C’est Marcel Herrand qui l’avait souvent entendu chanter des airs traditionnels espagnols, qui vanta ses mérites à Agnès Capri, alors directrice d’un cabaret au 5 de la rue Molière, “Le Petit Théâtre de nuit”. Un nom choisi en hommage à Mozart. C’est le début d’une autre carrière pour Germaine Montero qui va passer deux ans dans ce lieu (1038-1939). Une artiste qui se fera l’interprète des meilleurs : Prévert, Mac Orlan, Béranger ou encore Léo Ferré. Sans oublier son répertoire espagnol avec Garcia Lorca en tête. Dans ce coffret très riche, on retrouve en 96 titres, la voix chaude et puissante de Germaine Montero qui se promène aussi bien sur le répertoire espagnol -notamment les extraits du Poema del Cante Jondo écrit par Lorca en 1921 que sur Le Pont du Nord, de Mac Orlan, du Ferré… Femme de théâtre et de cinéma – dans Monsieur Ripois, avec Gérard Philippe notamment- cette diable d’artiste a exploré bien des chemins. En musique comme ailleurs, elle a sacrifié à un formidable goût de liberté. Elle qui disait : “J’enregistre ce qui me plaît.” A réécouter ce coffret, on mesure que la dame avait un goût très sûr. Une pièce unique pour tous les amateurs de -bonne-chanson. »
Par François CARDINALI – WORDPRESS.COM
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