Il a inventé le Bo Diddley Beat dit aussi le Jungle beat qui inspirera de nombreux groupes pop des années sixties : Rolling Stones, Pretty Things… voire même l’illustre Buddy holly. Ses sources viennent de divers horizons : blues, rhythm and blues, bien entendu, mais aussi du hillbilly, gospel, calypso des caraïbes et d’un courant musical des côtes de l’ouest africain. D’après les écrits de Bruno Blum dans le livret accompagnant le coffret de trois disques ce serait son bassiste Roosevelt Jackson qui lui suggérera de changer son nom Ellas McDaniel en Bo Diddley : surnom qui évoque un homme de petite taille aux jambes arquées (Bow legs) et le Diddley Bow qui est un instrument de musique à une corde montée sur un arc ou accroché à un mur sur lequel on fait glisser un goulot de bouteille. Cette idée sera adoptée par le boss Leonard Chess. Sur les soixante quatre titres judicieusement sélectionnés, vous retrouvez les principaux classiques des années 1955 à 1960 « I’m a man » qui sera son premier hit, puis « Bo Diddley » « I’m looking for a woman » « Before you accuse me » « Roadrunner »…. pratiquement tous composés de la main de ce formidable et prodigieux chanteur de rock and roll atypique. A noter aussi des spécificités comme cet instrumental « Spanish guitar » logiquement à connotation hispanique. Lorsqu’on écoute certains titres tel « Say man back again » enregistré en 1959, on pourrait penser que Bo est l’un des précurseurs du rap à sa façon de mettre des rimes enchaînées sur un ton parlé. Autour de lui et suivant les enregistrements faits principalement à Chicago chez Chess records, ses musiciens et génies de studios se distinguent : Billy Boy Arnold, Little Walter (harmonica), le célèbre Willie Dixon à la contrebasse, Jerome Green (auteur de Bring it to Jerome) aux maracas, ou encore, Otis Spann, Lafayette Leake (piano). J’y ajouterai la guitariste rythmique et backing vocal Peggy Jones alias Lady Bo. Pour ceux qui n’auraient pas encore de documents sonores de ce pionnier du rock and roll, je leur conseille vivement l’achat incontournable des œuvres de ce génie de la musique populaire américaine.
Par Bruno MARIE – BLUES & CO
Par Bruno MARIE – BLUES & CO