« Comment accepter l’autre ? » Par le Théâtre du Rond-Point

« Ilse Koch fut l’épouse d’un employé de banque délinquant de droit commun qui deviendra général SS et commandant de Buchenwald. Sa femme commit les pires atrocités au point qu’elle fut surnommée après-guerre « la chienne de Buchenwald ». Cette rousse aux yeux verts envoyait à la mort, non sans les raffinements qui font d’elle une émule du Marquis de Sade des 120 journées de Sodome, quiconque avait le malheur de croiser son regard. Elle est entre autre connue pour sa collection d’abats-jours en peaux  humaines. Pourquoi «  chienne » sachant qu’aucun animal n’a jamais fait à l’un des siens ce que l’homme fait à l’homme ? Dans des récits de voyage autrefois, dans l'univers de la science-fiction aujourd'hui, l'homme peut se trouver au contact de créatures qui n'appartiennent pas au genre humain, dont l'aspect physique est tel que l'on voit en eux des monstres. Une autre question se pose : comment accepter l'autre qui se distingue physiquement de soi ? Par un renversement de perspective des êtres « monstrueux » que l'on serait tentés de craindre deviennent des alliés, sinon des amis d'êtres humains ; on leur prête des qualités, par exemple à Shrek, ce personnage d'un film d'animation adapté d'un conte de fées. La communication est aisée au-delà des différences physiques. L'être humain oublie qu'il est face à un monstre, il est face à un étranger avec ses propres caractéristiques physiques. Par là on accède, en particulier dans les livres et films pour enfants, à cette idée qui fonde la civilité et la paix entre les êtres, le respect de l'autre. »
Par LE THEATRE DU ROND-POINT – DIRECTION JEAN-MICHEL RIBES