« Ils n’ont pas perdu de leur tempérament et de leur joie de vivre » par Chant... Songs

« Depuis cinquante ans, les Haricots rouges célèbrent un jazz New Orleans hexagonal. Pour marquer une si longue carrière, ils offrent une ballade en French melodies assez savoureuse. Créé en 1963, la groupe Les Haricots rouges a vendu plus d’un million d’albums dans le monde et assuré les premières parties des Rolling Stones, comme de Brassens. Après un si long parcours sur bien des scènes, il fête dignement cinquante ans de scène où ils s’affichent tels des Frères Jacques du swing en revisitant des classiques de la chanson française : Trenet comme Sœur Sourire et son tube Dominique; Gainsbourg comme Fugain ou Paolo Conte. Musicalement, le groupe n’a rien perdu de son sens du jazz et habille joliment bien des titres, leur donnant même un seconde vie. Ainsi avec Chez Laurette, de Michel Delpech et Toute la musique que j’aime, d’Hallyday, une des surprises de cet opus. Certaines interprétations vocales ne sont pas bouleversantes d’originalité : il n’est jamais facile de reprendre Gainsbourg sur sa Chanson de Prévert tant la version originale est forte et je préfère alors leur arrangement pur de La Javanaise par exemple. En revanche, ils font mouche en reprenant Si tu t’en irais, de Jean Yanne, une chanson un brin tombée dans l’oubli. Mais le sextet apporte une belle joie de vivre et on imagine ce que peut donner un tel album en version live.  A écouter cette nouvelle production, on a envie de rapporter la dédicace peine de sens et de chaleur que leur fit un certain Antoine Blondin qui écrivait : "Les Haricots rouges ne constituent pas une société secrète, ni encore moins discrète. Quand ils s’y mettent, ils font en effet beaucoup de bruit, pyramide3mais celui-ci dégage une saveur exaltante où il apparaît que ces musiciens jouent comme ils respirent -librement-le bon plaisir est la première vocation de cette communauté." Que l’on soit fan ou moins amoureux du style  du jazz New Orleans, une chose est sûre : les Haricots rouges n’ont pas, avec le temps, perdu de leur tempérament et de leur joie de vivre et de communiquer cette passion du swing. »
Par François CARDINALI – CHANT… SONGS