Il y a Angelo, l’austère, le travailleur, le gardien du Temple. Moreno, séducteur en diable, endimanché tous les jours, qui tchatche comme il rigole. Ninine, le plus moderne, le plus ouvert à cette société pourtant un peu fermée. Et Tchavolo, poète virtuose, libre comme l’air, capable d’improviser, sans prévenir, un duo avec l’océan (si, si !). Sur ces attachants manouches guitaristes plane l’ombre de Django Reinhardt, au génie toujours inexpliqué-« En Egypte, on n’a jamais su comment ils avaient fait les pyramides. Django, c’est pareil », résume Moreno. Une magie dont ils se font les héritiers inspirés et généreux, peu importe qu’ils jouent derrière une caravane ou devant 3000 gadjés. Cinq ans ont été nécessaires au documentariste Bruno Le Jean pour croiser les portraits et les prouesses scéniques de ces quatre garçons dans le vent de liberté. Comme eux, son film a du souffle, du cœur, du chien. Mais d’abord du swing !
Par D.J. – LE CANARD ENCHAINE
Par D.J. – LE CANARD ENCHAINE