« Sur la route, sous le vaste ciel, dans « Les fils du vent »,Moreno, Tchavolo, Ninine et Angelo cultivent leur âme manouche en virtuoses de la guitare. Jean Cocteau disait, en parlant de Django Reinhardt, « son âme était ambulante et sainte ». L’ombre du père du jazz manouche flotte en permanence sur Les fils du vent, le beau documentaire de Bruno Le Jean. Sur la scène, dans les caravanes et sur la route toujours, le cinéaste propose quatre portraits croisés de guitaristes manouches. Voici donc Moreno, Angelo Debarre, Ninine Garcia et l’Alsacien Tchavolo Schmitt, quatre fortes personnalités qui véhiculent une musique, celle de Django Reinhardt, qui leur colle littéralement à la peau et à l’âme. Ces musiciens qui disent leur attachement permanent à la guitare, ont la tête dans le ciel. « Quand je joue, dit Tchavolo, je ne pense qu’à des bonnes choses, la famille, la bonté, la vie, l’amour, le vent, les vagues… » Les fils du vent est un regard très attachant sur des légendes de la guitare manouche mais aussi sur des hommes passionnés qui cultivent la beauté de la différence et le plaisir de la musique… Et puis ce documentaire, qui se refuse à toute polémique, évoque quasiment en permanence la problématique, complètement d’actualité, des gens du voyage. Angelo le virtuose glisse : « Quand on est sur la scène, on est adulé. Quand on redescend, on est une caravane qui passe. » »
ParPierre-Louis CEREJA – L’ALSACE
ParPierre-Louis CEREJA – L’ALSACE