« Jacques Verzier chante Jeanne Moreau est un délicat hommage jazzy à l’actrice qui a remarquablement interprété les poètes. Et surprenait son monde avec un album inspiré d’un roman d’Elsa Triolet. C’est en 1968, invitée de Denise Glaser dans son Discorama devenu une émission-culte que Jeanne Moreau évoque la sortie de son prochain disque dédié au Cycle de Clarisse, de courtes chansons qui sont inspirées de Les Manigances, un roman d’Elsa Triolet. Déjà inclassable, insaisissable (le titre d’une de ces chansons), Jeanne Moreau prêtait sa voix et sa diction singulière à ces chansons mises en musique par Philippe-Gérard sur des textes signés du poète Eugène Guillevic. Se les réappropriant, Jacques Verzier redonne vie, à sa manière, à ces mélodies courtes et nerveuses qui parlent aussi bien d’amour, de rêveries (l’étonnant Rossignol), de la vie d’artiste (Je suis vous tous qui m’écoutez). Pour expliquer son choix, il déclare : « Mon désir était tout d’abord d’interpréter ces mélodies enchanteresses, qui tentent avec une délicatesse rare de percer le mystère de l’Actrice, la Chanteuse, la Comédienne. »
Avec son vieux complice le pianiste-comédien Patrick Laviosa campant Denise Glaser, Jacques Verzier s’est glissé dans la peau de Jeanne et a fait un travail d’artisan minutieux pour offrir un écrin musical à la mesure de ces textes en forme de haïkus. Et quand Jacques Verzier donne de la voix, cela donne le saisissant final de Aimez-moi mieux. Entre un jazz bien tempéré et des éclats brésiliens, ce disque reprend l’esprit du spectacle que l’artiste et ses complices ont donné, en s’inspirant de la rencontre du Discorama. À la contrebasse, Benoît Dunoyer de Segonzac assure une rythmique aussi discrète que parfois de premier plan quand Alain Richard remplit parfaitement sa fonction derrière sa batterie. Un habillage musical raffiné qui restitue parfaitement le côté enjoué et spirituel de l’univers de Jeanne Moreau. Avec en bonus cinq titres de la grande Jeanne, notamment La Célébrité, le Publicité. Tout l’univers d’une artiste montée sur les planches pour, comme elle le chante : « apporter un ailleurs ». En guise d’invitation à ce voyage, Jacques Verzier glisse cette phrase de Lady Jeanne : « Je trouve qu’on devrait pouvoir chanter des chansons d’homme sans qu’on s’en aperçoive, et les hommes des chansons destinées aux femmes. » Jeanne Moreau, l’insaisissable. »
Par François CARDINALI – CHANT… SONGS
Avec son vieux complice le pianiste-comédien Patrick Laviosa campant Denise Glaser, Jacques Verzier s’est glissé dans la peau de Jeanne et a fait un travail d’artisan minutieux pour offrir un écrin musical à la mesure de ces textes en forme de haïkus. Et quand Jacques Verzier donne de la voix, cela donne le saisissant final de Aimez-moi mieux. Entre un jazz bien tempéré et des éclats brésiliens, ce disque reprend l’esprit du spectacle que l’artiste et ses complices ont donné, en s’inspirant de la rencontre du Discorama. À la contrebasse, Benoît Dunoyer de Segonzac assure une rythmique aussi discrète que parfois de premier plan quand Alain Richard remplit parfaitement sa fonction derrière sa batterie. Un habillage musical raffiné qui restitue parfaitement le côté enjoué et spirituel de l’univers de Jeanne Moreau. Avec en bonus cinq titres de la grande Jeanne, notamment La Célébrité, le Publicité. Tout l’univers d’une artiste montée sur les planches pour, comme elle le chante : « apporter un ailleurs ». En guise d’invitation à ce voyage, Jacques Verzier glisse cette phrase de Lady Jeanne : « Je trouve qu’on devrait pouvoir chanter des chansons d’homme sans qu’on s’en aperçoive, et les hommes des chansons destinées aux femmes. » Jeanne Moreau, l’insaisissable. »
Par François CARDINALI – CHANT… SONGS