« 5 et 7 juin 1962 : le Paris des Bluebell girls et des 403 reçoit Sinatra. Le crooner est à son apogée vocale- une assurance gagnée dans les graves, que l'abus de whisky n'a pas encore gâchée. Les musiciens qui l'accompagnent donnent l'impression de jouer de la musique de chambre: le sextet de Bill Miller, son pianiste attitré, compte un vibraphone, une guitare et, suivant l'humeur de l'arrangeur, un saxophone, une flûte ou bien une clarinette. A l'Olympia comme au Lido, Sinatra donne deux concerts swing et phrase avec un naturel qui nécessite à la fois des années de travail et ce don formidable que l'on nomme la grâce. On sait que le chanteur a conquis l'essentiel de sa technique de respiration en observant le tromboniste Tommy Dorsey - dont il était le soliste. Mais cela ne dit pas tout d'un tel mystère. Aujourd'hui que l'enregistrement paraît, le cercle de famille des mélomanes applaudit. Ressusciter ces vieilleries exige un travail de grande précision: les ingénieurs doivent élaguer le souffle des bandes, augmenter l'amplitude sonore en évitant de tricher. Le résultat, remarquable, nous plonge dans le Paris de jadis. Ohhh Frankie, One for my Baby, and one more for the road...Et bon dimanche à tous ! »
Par Frédérick CASADESUS - MEDIAPART
Par Frédérick CASADESUS - MEDIAPART