« Comme leur nom l’indique, les musiciens de Gadjo combo ne sont pas manouches ; ils ne viennent pas de cet univers et ne prétendent pas rivaliser avec les cadors du gypsy swing. Né dans les années 50, le guitariste leader Marc Joubert vient du rock (Les Stones, Hendrix…) tout comme la plupart de ses petits camarades ; s’il n’est pas un jazzman, cela ne l’empêche pas de swinguer ( cf le décontracté et très chantant Fleur de Selmer avec chorus aux petits oignons, les « caron », swing très enlevé ou le nerveux Chez Piero où les solistes envoient quelques belles fusées : Marc fait crépiter les cordes et le violoniste est très en verve). Après avoir flashé sur Django en 1995 et bossé dur, Marc a monté en 2001 ce combo un peu atypique, tant au niveau du son d’ensemble que des compositions ; c’est ce qui fait l’intérêt de sa démarche ; 7 ans après le remarqué « Modern’ swing », Marc, guitares acoustique et électrique, Philippe Plassard, violon, guitare électrique, guitare rythmique, Jean-Charles Mater, guitare rythmique et Serge Saussard, basse acoustique poursuivent avec une remarquable cohésion cette route personnelle. Excepté un Sweet Georgia Brown d’excellente facture, toutes les compos sont signées Marc Joubert ; des morceaux qui, comme leur titre l’indique souvent, ne sont pas tout à fait conformes à l’esthétique du style, le guitariste allant souvent voir ailleurs (cf Rasta miro, le convaincant Bossa biguine, un futur standard, avec quelques questions-réponses enlevées ou Transe orientale, sorte de morceau de bravoure très Europe centrale qui se termine par une accélération endiablée). Sur certains titres, lorsque Marc mêle à son phrasé à la belle articulation quelques accents country, il n’est pas sans évoquer celui d’un Gary Potter ; sur d’autres, on n‘est pas loin d’Albert Lee (cf a brûle pourpoint, entre rock et country avec là encore des questions réponses brillantes). Assez inclassable, Gadjo combo fait preuve d’une vraie liberté. Voilà un quartet original qui mérite une meilleure visibilité. »
Par Francis COUVREUX - DJANGO STATION
Par Francis COUVREUX - DJANGO STATION