Il y a d’un côté la voix profonde et le timbre doux de Nat King Cole, plus son jeu subtil au piano. Et de l’autre l’enthousiasme pétaradant de ce remarquable orchestre de Quincy Jones, dans lequel on trouve Phil Woods, Sahib Shihab, Les Spann, John Collins… C’est la rencontre entre les deux qui donne le ton de ce très bel album. Bien sûr, les puristes du jazz pourront dire que Nat King Cole s’est parfois trop rapproché des rengaines sirupeuses et de la chansonnette, mais ses arrangements, sa façon de chanter, son style parviennent sans mal à donner de la vigueur à des thèmes parfois trop mous. Et sur cet enregistrement public, réalisé à Paris le 19 avril 1960, il est royal. On goûte sa fausse désinvolture, sa légèreté, sa façon aérienne de poser le tempo, sa volubilité, sa volatilité. Son humour aussi, qui se concrétise dans le sourire qu’on entend, dans la dernière note aiguë sur le piano. Il chante « The Continental », « Blues in the night », « It’s only a papermoon », « Sweet Lorraine », « Welcome to the club » mais aussi « Route 66 ». Les chanceux qui ont pu voir ce concert à l’Olympia doivent encore s’en souvenir.
Par J-C V. - MAD
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