« Quelle aisance, et quels grands moments de music-hall ! » par Juke Box

Dans cette série Frémeaux consacrée à des enregistrements en public millésimés et souvent inédits, Salvador est arrivé. Le cru, 1956-1960, correspond à l’un de ses plus féconds, celui d’avec Boris Vian. Entre Bobino et Alhambra (pas d’Olympia, il s’était fâché avec Bruno Coquatrix), les 24 titres sont un panachage, dont beaucoup avaient été diffusés sur Europe n°1. Toutes les facettes de cet homme-orchestre, unique au monde, sont présentes, avec bien-sûr son rire tonitruant, cette voix de velours et ce don pour les effets de voix et accents (spécialement antillais, lui le Guyanais aux ancêtres gaulois!). Dans la tradition de l’époque, il présente la plupart des chansons (et sketchs), à sa façon. Points d’ancrage, on déguste deux prises de « Rock Hoquet » (avec comme il se doit introduction condescendante sur le rock’n’roll) et de « Bouse Du Dentiste ». Ses fleurons s’enchaînent, « Quand Je Monte Chez Toi », « Je Peux Pas Travailler », « Petite Fleur » (magnifique version chantée de l’instrumental de Sidney Bechet), « Faut Rigoler »… Quelle aisance, et quels grands moments de music-hall ! Pierre LAYANI – JUKE BOX