Comme il est annoncé, c’est l’œuvre quasi complète du bluesman auteur-compositeur wallon Daniel Droixhe dit Elmore D. Le premier enregistrement « Basse-moûse blues » et premier CD de ce coffret date de 1997. Il est composé de reprises de Memphis Minnie dont il revisite cinq titres avec « New Sylvester and his mule » où figure une superbe intro au piano de Christophe Foulon et un jeu à la slide dont a le secret Elmore D. Viennent s’ajouter le pionniers Kokomo Arnold, Bukka White, Skip James, Son House… seule une réalisation personnelle très racine rurale « Evening fax blues » est inscrite dans l’une des 16 plages de cet album. Son nom d’artiste est dû à Elmore James dont le style à la slide l’aurait fortement inspiré. Depuis, ses sensibilités se sont rapprochées principalement de Memphis Minnie et Tampa Red. Non seulement, ce talentueux personnage se fait remarquer par son originalité et son esprit créatif, mais il se distingue aussi dans la vie en tant que militant wallon et académicien-linguiste-historien belge. Ajoutons son passage d’illustrateur (dans sa jeunesse) chez le journal satirique Hara Kiri. Le deuxième CD enregistré en 2000 à Anvers se signale dans le même esprit sur des titres de Homesick James, Sleepy John Estes, Big Bill Bronzy…. Les trois disques suivants de 2004 à 2008 dont le CD 4 est un live (Festival de la chanson wallonne du Pavillon de Flore de Liège) sont cette fois ci consacrés entièrement aux compositions de ce prolifique song writer où l’humour se conjugue avec des paroles engagées. Voici quelques extraits de deux chansons sélectionnées : « Ce ne sera jamais plus comme dans le temps » - Comme elle s’est tirée, je dois faire toutes sortes de choses, je fais la vaisselle, je remplis le frigo. Pour cuisiner, c’est encore pis, j’en ai vraiment ma claque, je ne mange que des surgelés, j’ai l’air d’un esquimau…
« je ne travaille que le lundi » - Je vois encore ma mère qui s’en allait à l’usine avec ses souliers de plomb où disait-elle « je sais bien qu’à la FN (fabrique nationale) on fait des fusils, des canons qui iront tuer toutes sortes de pauvres gens au nom de la civilisation. Mais moi, je vois bien que tout ça ne sert à rien qu’à engraisser le patron »… L’œuvre en cinq CD de cet artiste attachant ne peut donner que cette envie de le découvrir.
Par Bruno MARIE – BLUES & CO
« je ne travaille que le lundi » - Je vois encore ma mère qui s’en allait à l’usine avec ses souliers de plomb où disait-elle « je sais bien qu’à la FN (fabrique nationale) on fait des fusils, des canons qui iront tuer toutes sortes de pauvres gens au nom de la civilisation. Mais moi, je vois bien que tout ça ne sert à rien qu’à engraisser le patron »… L’œuvre en cinq CD de cet artiste attachant ne peut donner que cette envie de le découvrir.
Par Bruno MARIE – BLUES & CO