« Ça swingue de bout en bout » par Le Soir

« Le jazz de papa ? Peut-être. Mais écoutez ça avant de vous appesantir sur les dates de captation, 1957 et 1962. La préhistoire pour beaucoup de lecteurs. Mais une préhistoire qui a ses grottes de Lascaux et Chauvet musicales. Ce coffret de deux CD enregistrés en 1957 à l’Olympia et au Palais de Chaillot, et en 1962 à l’Olympia, à Paris, est une tuerie. Count Basie y est avec son grand orchestre : 18 musiciens plus lui. Et pas n’importe quels musicos. Au-delà du Count, il y a aussi Thad Jones, Sonny Cohn, Marshall Royal, Freddie Green, Eddie Jones, Sonny Payne… Qui jouent des plages irrésistibles, genre « Makin’ whoopee », « Jumpin at the Woodsite », « April in Paris », « The song is you », « Stella by Starlight »… Les interventions de Freddie Green à la guitare sont incroyables, le banc de trompettes sonne super et, par-dessus, éclate le piano du Count, légèrement paresseux, toujours juste, adéquat, sans une note de trop. Et puis ça swingue, ça swingue de bout en bout, emmenant le public des théâtres dans une sarabande d’excitation. Mais attention, sans exagérer. Chez Count, on a le sens de la mesure. Swing mais cool, man ! »
Par Jean-Claude VANTROYEN – LE SOIR