« Ces all stars offrent peu de mauvais moments » par Jazz Magazine

Alain Tercinet qui a pris en main les liner notes de ce nouveau Live un Paris, s’interroge avec nous quant à la présence, le 30 avril 1958, de Sonny Stitt aux côtés de Roy Eldridge et Coleman Hawkins et pas avec Dizzy Gillespie et Stan Getz figurant à la même affiche. On accordera que ces all stars offrent peu de mauvais moments, avec des instants de grâce lorsque chacun s’isole à tour de rôle avec la rythmique (Lou Levy, Herb Ellis, Max Bennett, Gus Johnson) le temps d’une ballade. Le 25 novembre 1960, selon le même principe (morceau de chauffe du all stars, puis ballades en quartette), Benny Carter prend la place de Stitt aux côtés de Roy et Hawk, plus Don Byas (seul sur « I Remenber Clifford » qu’on ne connaissait pas encore au répertoire du ténor, et dessaisi de « Laura » par Carter) avec une rythmique empruntée à Dizzy (Lalo Schifrin, Art Davis, Chuck Lampkin étant remplacé par Jo Jones). Mais le sommet de cette soirée, c’est la restitution par Dizzy et son quintette de « Gillespiana Suite » enregistré six jours plus tôt en big band. Sur « Blue’n Boogie », Dizzy rejoint Getz, J.J. Johnson, Vic Feldman et le tandem Sam Jones-Louis Hayes, tous deux à la même affiche avec les frères Adderley et Barry Harris, mais non repris ici. Au lieu de quoi l’on retrouve Getz le 21 mars se débattant avec des problèmes d’anche (et une rythmique qu’il congédiera à l’issue du concert) et un formidable concert de Shelly Manne and his Men (Joe Gordon, Richie Kamuca, Russ Freeman et Monty budwig) qui aurait mérité une publication distincte et, dans ces conditions seulement, un (Choc).
Par Alfred SORDOILLET – JAZZ MAGAZINE