« A lire, à entendre à revoir… » par Daily Books

« Sans doute, comme moi et beaucoup d’autres, quand vous écoutez des chansons anglo-saxonnes ne faites-vous pas trop attention aux paroles. L’air plus ou moins entraînant vous emporte et s’il vous arrive de reprendre quelques paroles vous n’en cherchez pas spécialement le sens… Là on peut imaginer que les amateurs de Little Richard qui, avant de chanter du rock’n’roll, œuvrait côté musique d’église puisqu’il était pasteur et ceux de Fats Domino qui, avant de faire partie de la cohorte des chanteurs de rock, œuvrait lui aussi côté Soul music se précipiteront pour écouter Lawdy Miss Clawdy ou Dizzy Miss Lizzy et Blue Monday. Mais je leur conseillerai de lire le cahier qui accompagne les trois CD avant d’écouter les titres dans l’ordre. Pourquoi ? Pour une raison simple : la musique – celle dite populaire et présentée ici – traduit la vie de la population qui reprend les refrains et à plus forte raison quand elle s’apprend dans les églises en faisant chanter les communautés réunies. Vous devez bien avoir déjà entendu une version gospel de « Nobody knows (The trouble I’ve seen »… Je suis même sûr que vous connaissez la version de « La complainte de Macky » version Mack the knife et Louis Armstrong… vous avez peut-être oublié qu’il s’agit d’une chanson tirée de l’Opéra de Quat’ sous signé Bertold Brecht et Kurt Weil… On notera au passage que le génial trompettiste est l’inventeur du Skat … Savoir ce que représentent les chansons pour ceux qui les chantent ou les écoutent donne autre chose à entendre et rien ne vous empêche de continuer à aimer ces chansons qui, comme dans le film d’Alain Resnais, traduisent si bien ce que l’on ressent. A lire, à entendre à revoir… »

 

Par Noé GAILLARD - DAILY BOOKS