Parfaite introduction d’Alain Tercinet, qui signe les notes de ce recueil de chansons suaves et suggestives : « Formellement, le chant relevant du style cool n’atteindra à sa maturité qu’au milieu des années 50, au moment où son équivalent instrumental perdait de sa popularité auprès du public et de la critique en faveur du hard bop ». C’est June Christy et Chet Baker qui mirent en mots les premiers les particularités forgées par le nonet de Miles Davis et Gil Evans une décennie plus tôt et surtout la pléthore d’arrangeurs/orchestrateurs de la trempe de Dave Pell, Marty Paich ou Pete Rugolo. Et puis, l’inventivité et la liberté des formes utilisées, mises en évidence par les apparitions désarmantes de candeur d’artistes venus du cinéma – Julie London, Marylin Monroe, Tony Perkins – ont véritablement bouleversé l’art vocal américain et au-delà car la bossa nova lui doit aussi quelque chose. Trois CD et près de de soixante-dix chansons (dont beaucoup de pépites jusqu’alors bien cachées) ne sont pas de trop pour le dire avec brio.
Par Bruno GUERMONPREZ – JAZZ NEWS
Par Bruno GUERMONPREZ – JAZZ NEWS