La danse en ligne que l’on qualifie de country, très populaire de nos jours, pratiquée par des milliers d’adeptes, s’inspire du madison. Après le rock’n’roll qui se danse à deux puis le twist qui voit chacun se démener de son côté, le madison propose une véritable nouveauté, tous ceux qui se trouvent sur la piste exécutant les mêmes pas, autant que possible à l’unisson. Comme tous les airs nouveaux, le madison nous vient de là-bas, d’outre Atlantique, où Al Brown’s Tunetoppers avec Cookie Brown créent « The Madison » (Amy N°23). Le même mois (avril 1960), sort « The Madison Time, Part 1 » du Ray Bryant Combo (Columbia, N°30). Empruntant un peu au rythme du stroll, le madison swingue agréablement. Ces premiers exemples laissent une belle place à l’orgue et au saxo, ce qui leur donne une coloration jazz ou R&B. En juin 1962, dirigé par le formidable guitariste américain Mickey Baker, Billy Bridge (1945-1994) enregistre « Le Grand M », « Ça C’Est Le Madison » et « En Twistant Le Madison », d’où son surnom de « Prince su madison ». Sans provoquer un raz-de-marée comparable au rock’n’roll ou au twist, madison connaît une belle popularité. Cet épisode dans la saga rock en France est évoqué par ce florilège (23 titres, livret 8 p. et sélection de Pierre Layani & françois Jouffa) qui fait entendre le madison tel que conçu par Johnny Halliday, Sylvie Vartan, les Pirates ave Dany Logan, Burt Blanca, Chris Carol, Harold Nicholas, Nancy Holloway, Olivier Twist, Glenn Jack & Ses Glenners (« Quand Maddy Sonne » !), Loups Garous, Golden Stars (« Madison Chez Johnny »), Collégiennes, Beaver’s, Iris Robin (du Québec). Pour terminer 1962, une autre danse, le mashed potatoes, tente de prendre la relève. Sa teneur est rappelée par Johnny Hallyday, Claude François, Malika, Lucky Blondo et Henri Salvador (le bien nommé « Purée De Pomme De Terre »).
Par Jean-William THOURY - JUKEBOX
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