Présentés comme la bande-son de l’exposition parisienne (Centre Pompidou) sur ce mouvement littéraire majeur de l’après-guerre, les trois volumes chronologiques compilés par Bruno Blum plongent l’auditeur au cœur de la frénésie musicale vénérée par ces anticonformistes que furent Kerouac, Ginsberg, Burroughs et consorts. Le CD 1 est consacré aux musiciens et orchestres qui ont nourris ces jeunes auteurs blancs épris de liberté. Le sens du mouvement beat étant une célébration de l’esprit du jazz et du rhythm and blues, on retrouve des grands noms urbains et afro-américains de l’époque, porte-voix d’un bop émergeant. En argot dans le texte (Cab Calloway, Slim Gaillard), dans une forme musicale au swing irrésistible (Dexter Gordon, Gene Krupa, Charlie Parker) ou mâtiné de rythmes afro latin (Machito, Dizzy Gillespie). Les deux autres CD se penchent sur un jazz moderne et branché. Exigeant et parfois controversé (Monk, Davis). On le nomme cool aussi lorsqu’il est joué par G. Mulligan, L. Konitz ou C. Baker, trois soufflants blancs étroitement liés au mouvement. Les scats fiévreux d’une Sarah Vaughan au top, l’évident et fameux « Route 66 » dans diverses interprétations, de la poésie beatnik captée live, les ébauches folk de Dylan ou de Dave Van Ronk comme les exubérantes envolées d’un Oscar Brown Jr. au sommet de son art dans le truculent « But I was cool », accompagneront à coup sûr vos (re)lectures de cette œuvre littéraire sans pareil.
Par Jules DO MAR - SOUL BAG
Par Jules DO MAR - SOUL BAG