Comme toujours chez Frémeaux & Associés, le livret accompagnant le CD nous fournit des informations abondantes et claires sur la vie et l’œuvre de cet artiste indissociable du zydeco. On est ici dans la première période de la carrière de Chenier : l’idée consiste tout simplement à interpréter du rhythm & blues à l’accordéon. « Cliston Blues (sic, avec une erreur orthographique d’origine) serait le premier morceau de blues enregistré joué à l’accordéon, en 1954. Le public ciblé est exclusivement Noir et anglophone et les chansons, à une exception près, sont écrites et chantées en anglais, bien que la langue maternelle de Clifton soit le français de Louisiane. Ni valses, ni two-steps parmi les 24 titres présentés. Le seul élément « folklorique » est la présence du « rubboard » de Cleveland Chenier, le frère de Clifton. Coïncidence : j’ai découvert ce CD le jour-même du décès de Fats Domino, autre figure fondatrice de « nos » musiques, et la parenté avec Chenier n’est pas seulement géographique. On est vraiment dans le même creuset. Ce CD vous plaira donc si vous voulez vous replonger aux origines du rock, mais attention, c’est du brutal : pas de joliesses, peu d’arrangements, ça parle aux tripes plus qu’à la tête. Il y a beaucoup d’instrumentaux, mais j’ai une préférence pour les morceaux chantés car la voix de Clifton Chenier « déchire » !
Par Alain KEMPF – LE CRI DU COYOTE
Par Alain KEMPF – LE CRI DU COYOTE