« D’un incontestable intérêt » par Jazz Magazine

Chaque album de la collection Live in Paris présente un incontestable intérêt. Pas toujours en raison de sa perfection musicale, tributaire des aléas du direct, mais pour sa valeur de témoignage. Tous les interprètes qui ont marqué leur époque, Duke, Miles, Monk et quelques autres, ont, en effet, foulé les planches de l’Olympia à l’initiative de Frank Tenot et Daniel Filipacchi, avec le concours technique d’Europe N°1. C’était le cas en ce 1er octobre 1958. Calquée sur la formule qui a fait le succès du JATP, une jam session réunissait des musiciens dont certains, Oscar Pettiford, Phineas Newborn, Red Garland, J.J. Johnson, ne s’etaient jamais encore produits à Paris, alors que Kenny Clarke y était établi depuis 1956. Diverses formules se succèdent, du trio (le « Dahoud » de Clifford Brown, où Newborn fait valoir sa brillante technique), au quintette lorsque s’y joignent les soufflants. A savoir Kai Winding, son complice J.J. Johnson et Lee Konitz. La disparition de deux bandes magnétiques nous prive d’une partie du concert, en particulier de la prestation de Zoot Sims. Mais l’alto de Konitz fait merveille (Star Eyes), le contrebassiste déploie sa vélocité et son swing dans sa composition « Laverne Walk ». Quant aux trombonistes, leur duo reconstitué se taille la part du lion. Jazz Magazine de novembre 1958 évoque leur « gros succès ». Justifié, assurément !
Par Jacques ABOUCAYA – JAZZ MAGAZINE