« N’importe qui doté d’une paire d’oreilles fond à vue » par Libération

« The Sound arpente la scène de l’Olympia, le 3 janvier 1959 : il a 32 ans. Les spécialistes placent Getz au sommet du saxophone ténor. A juste titre. Le virtuose vient d’enregistrer une rivière de joyaux sur le label VERVE. Ce soir-là, au piano : Martial Solal. A la contrebasse, Pierre Michelot. A la batterie Kenny Clarke. A la guitare, Jimmy Gourley. Ebahissement palpable : Getz est soufflé par les pointures qui composent la section rythmique. Mais le patron, c’est lui. Alors, pour épater son monde, il varie les mélodies, rallonge les solos du collier brillantissime de standards qu’autorise le Great American Songbook. La volupté de la sonorité fait déborder Tenderly, Softly as a Morning Sunrise. Et bourdonner Round Midnight (Thelonious Monk). N’importe qui doté d’une paire d’oreilles fond à vue. »
Par Bruno PFEIFFER - LIBERATION