« Une petite merveille » par Jazz Magazine

Enregistré en janvier 1959 à l’Olympia, ce live in Paris » est tout simplement une petite merveille. D’abord parce que c’est Stan Getz et que celui que l’on surnomme « The Sound » est entouré d’un quartette d’exception franco-américain, mené par Martial Solal. Ce qui frappe dès la première plage (Cherokee), c’est la cohésion des cinq musiciens, ravis d’être ensemble pour jouer ce répertoire de standards, comme si c’était la première fois, devant un public averti qui manifesta à loisir son approbation, voire sa ferveur. Martial Solal a rapidement établi une complicité avec le saxophoniste et Getz laisse s’exprimer « l’impalpable et voluptueuse qualité de son timbre » (Jacques Réda) dans une relecture personnelle de ces classiques du Great American Song book, démontrant l’unité d’un style où règne l’élégante sureté du phrasé, cette « manière de tourner sans fin autour de l’accord » évoquée jadis par le pianiste. Impressionné par Solal, il le laisse jouer en trio (Lover Man, Special Club – une composition originale de Martial). En tempo medium et rapide, Getz n’est jamais à court d’idées et lorsqu’il se joint au trio à mi-parcours de The Squirrel (Tadd Dameron) attaqué sur un tempo d’enfer, il rivalise d’invention et de tranquille virtuosité, dans un échange étourdissant avec Solal totalement libéré. Le grand moment de cet enregistrement. Par THIERRY P. BENZEAU - JAZZ MAGAZINE