« Après avoir vendu tous nos œufs avec mon père, on en a profité pour aller à Memphis et demander que je passe une audition dans les locaux de Sun Records. Pas de chance, le boss Sam Phillips était à Nashville. J’ai insisté pour que l’on m’écoute, même si je devais rester assis devant la porte pendant trois semaines. Jack Clement avait fini par accepter cette audition puis de m’inviter à revenir le mois suivant pour connaître la décision de Sam Phillips. La réponse a été une bonne surprise. J’ai enregistré « Crazy arms » puis « Whole lotta shakin’goin’on » qui restera plus de six mois au hit-parade U S » Jerry Lee Lewis … Durant l’été 1958, au Paramount Theater de New York, Jerry Lee Lewis dit “the killer” donnera une bonne cinquantaine de concerts à guichets fermés, pulvérisant les records d’entrées détenus par Franck Sinatra et Johnny Ray… une star du rock and roll était née ! De ce mythique studio du Tennessee sont sortis des légendaires chanteurs issus pour la plupart d’une culture traditionnelle de la country-music : tout d’abord l’inévitable Elvis Presley mais aussi, Carl Perkins, Roy Orbison, Charlie Rich, Johnny Cash, Sonny Burgess, Billy Lee Riley, Ray Smith, Charlie Feathers, Warren Smith que tout puriste du rock and roll place dans les incontournables du rockabilly… et bien entendu, le démoniaque et volcanique Jerry Lee Lewis qui a puisé son inspiration de pianiste de boogie woogie dans le style du texan Amos Milburn voire même de celui du louisianais Fats Domino ! Le label Frémeaux et Associés a édité un coffret contenant 3 cd de 58 titres de ce génial chanteur-pianiste devenu mégalomane et provocateur pour la presse people et revues à fortes sensations. La prestigieuse épopée des années 1956 à 1962 de ce bouillonnant rocker a été enregistrée dans le studio Sun Records à Memphis avec pour principaux musiciens accompagnateurs : Roland E. James (guitare), James Mack Van Eaton (batterie) et Billy Lee Riley (basse et guitare). Le guitariste d’Elvis Presley, Scotty Moore, intervient lui aussi, sur « I’ve been twistin’ » de Junior Parker et « Sweet little sixteen » de Chuck Berry. Sur le 3e cd, certaines plages alternent entre le studio de Sun Records de Memphis et celui de Sun Custom Recording Studio de Nashville. Vous retrouverez pratiquement tous les standards qui ont fait sa gloire lors de cette folle décennie : « High School confidential », « Great Balls of fire », « Breathless » … ou encore les reprises du chanteur country Hank Williams : « Jambalaya », « Cold cold heart », « You win again ». Document sonore indispensable dans une discothèque ! »
Par Bruno MARIE - BLUES & CO
Par Bruno MARIE - BLUES & CO