« Le pouvoir décuplé de la musique sublimée par l’image » par Paris Move

« Dès qu’il devint parlant, le cinéma se mit également à chanter. Après “Le Chanteur De Jazz” en 1927 aux U.S.A., le monde prit conscience du pouvoir décuplé de la musique sublimée par l’image (et réciproquement). Consacrée aux trois premières décennies de ces amours réciproques entre chanson et boîte lumineuse, cette anthologie “Les Chansons du Cinéma Français 1931-1962” retrace en soixante exemples sonores les liens étroits qui les unirent (et les unissent encore) dans notre imaginaire collectif. Des artistes fameux (Josephine Baker, Tino Rossi, Charles Trénet, Maurice Chevalier) y côtoient de grands noms oubliés de la chanson populaire (Florelle, Lilian Harvey, Lys Gauty, Henri Garat, Jean Lumière, Line Viala, Colette Mars), tandis que certains acteurs y poussent eux aussi la ritournelle (Fernandel, Bourvil, Rellys, Suzy Delair, Gabin, Danièle Darrieux, Yves Montand…). On retrouve avec délice les fameux “Quand On s’Promène Au Bord De L’Eau” de “La Belle Équipe” de Julien Duvivier (dont la postérité fit l’hymne putatif du Front Populaire), “Je Chante” par Trénet (de “La Route Enchantée” de Stengel), “C’est Un Mauvais Garçon” (du film éponyme de Jean Boyer, que Renaud remit au goût du jour à Bobino en 1980). La troisième décennie ici dépeinte nous vaut un florilège d’artistes plus familiers, de Mouloudji à Juliette Gréco, en passant par Annie Girardot, Michel Simon, Philippe Clay, Martine Carol, Edith Piaf, Brassens, Corinne Marchand (“Sans Toi”, du “Cléo de 5 à 7” d’Agnès Varda, sur une musique de Michel Legrand), et ce chef d’œuvre intemporel que constitue “Le Tourbillon”, dont Jeanne Moreau demeure l’interprète inoubliable. La conclusion revient à Brigitte Bardot, dont “Sidonie” (du “Vie Privée” de Louis Malle) inaugurait en 62 la carrière discographique. »
Par Patrick DALLONGEVILLE – PARIS MOVE