« Cet album peut, à bon droit, susciter l’adhésion » par Jazz Magazine

Le « crossover », ce genre censé jeter un pont entre jazz et classique, a connu des adeptes à toutes les époques. En France, outre Jacques Loussier revisitant Jean Sébastien Bach, Claude bolling rencontra un succès mérité pour ses collaborations avec des artistes tels Jean-Pierre Rampal, Alexandre Lagoya ou Maurice André.  C’est donc au tour de Stan Laferrière de livrer une nouvelle preuve de son talent éclectique. Avec son Big One, grande formation dont on a déjà pu apprécier la valeur et la cohésion, et avec l’appoint précieux de Pierre de Bethmann, auteur de soli lumineux, le multi-instrumentiste, compositeur et arrangeur repeint aux couleurs les plus vives ces « Tableaux d’une exposition » du compositeur russe Modeste Moussorgsky (1839-1881). Un musicien qui aurait, à coup sûr, souscrit à une telle initiative tant son œuvre témoigne d’une liberté quasi totale à l’égard des codes et des conventions. La valeur de cet album tient à l’équilibre entre respect de l’esprit, sinon toujours de la lettre, qui inspire une composition contrastée à souhait, et la hardiesse des arrangements respectant les canons du jazz. Si l’on ajoute la place accordée à l’improvisation et la valeur des solistes, cet album peut, à bon droit, susciter l’adhésion.
Par Jacques ABOUCAYA - JAZZ MAGAZINE